Un vibrant hommage au caporal Gonthier.
Un vibrant hommage a été rendu au caporal Étienne Gonthier le 2 février à l’Église de Saint-Georges où 2200 personnes ont honoré la mémoire de ce dernier. Une population tout entière a offert ses sympathies lors de ses funérailles militaires et a dit pour la dernière fois, Étienne repose en paix.
Le cortège funéraire est arrivé devant l’église vers les 11h. La cérémonie présidée par le major Jean-Guy Morin du 5e Groupe-brigade mécanisé du Canada a débuté vers les 11h15 pour se terminer vers 1h par les procédures d'usage de la cérémonie militaire.
Deux coéquipiers du 5e Régiment du Génie de combat ont rendu hommage à leur frère d’armes. L’un d’entre eux, Jean-François Fillion, a témoigné à quel point il était apprécié de tous, grâce à sa bonne humeur et ses coups pendables.
Lors de l’homélie, l’Abbé Benoit Morin a raconté comment le Caporal Gonthier dès sa naissance a dû combattre pour demeurer en vie. Enfant prématuré de 26 semaines, il s’est battu pour rester en vie. L’abbé Morin a aussi tenu à souligner comment il aimait ses proches et tenait à son rôle de militaire ainsi qu’à sa mission. « Il a donné sa vie pour le pays », a-t-il déclaré.
Étienne laisse dans le deuil sa famille, ses parents Bernard Gonthier et France Poulin, sa sœur Catherine ainsi que son amie de cœur, Cinthia Morin.
Plusieurs dignitaires étaient présents. Le ministre des Affaires étrangères et député de Beauce, Maxime Bernier ainsi que le ministre responsable de Chaudière-Appalaches et ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, Laurent Lessard, le député de Beauce-Sud, Claude Morin et le maire Roger Carette figuraient aussi parmi les dignitaires présents. Des membres du 5e Régiment du Génie de combat, collègues d’Étienne, l’ont aussi salué pour une dernière fois. Les représentants militaires de différentes branches et de bases militaires de Gagetown et Ottawa étaient aussi présents à la cérémonie.
Un boute-en-train
Le sapeur Gonthier était une personne spéciale aux yeux de tous selon un camarade, Philippe Arvisais. « Étienne était un gars toujours de bonne humeur peu importe les situations qui arrivaient là-bas. On avait des conditions de vie difficile, mais il ne chialait jamais. Il remontait le moral des troupes », se rappelle le soldat Arvisais de retour au pays depuis novembre dernier. Ce dernier l’a échappé belle en Afghanistan puisqu’une roquette a heurté le mur où il se cachait. L’impact du projectile sur le mur lui a causé une commotion cérébrale le forçant à revenir en sol québécois.
« Caporal Gonthier était apprécié, un boute-en-train. Un Beauceron, un jarret noir fier qui ne craignait pas ses origines », ajoute le député Morin.
Un appui incroyable
L’église remplie à pleine capacité. Plus d’une centaine de personnes s’étaient massées dans les escaliers et même à l’arrière des bancs de l’église. Le maire Carette a trouvé la cérémonie digne de ce nom avec une foule chaleureuse « À la classe de Saint-Georges, l’église était pleine. La chorale est extraordinaire. Une cérémonie tout à fait exceptionnelle », a indiqué le maire Carette.
« C’est formidable. La population de Saint-Georges a démontré son appui au caporal Gonthier et à sa famille. Il faut soutenir les parents. Ce sera une semaine assez dur pour la famille Gonthier. Mais il faut penser à demain et à ceux qui sont derrière. Pour avoir été en mission, c’est difficile », indique le député Morin, ancien militaire.
Selon Philippe Arvisais, la mort d’un soldat affecte les troupes lors de l’annonce. Toutefois, il considère que le deuil doit être fait au retour au Québec. « On a une mission à faire, et il faut se concentrer là-dessus. Ça fait du bien de savoir que la population est derrière nous autres et nous appuie à 100 %. C’est plaisant de voir autant de monde aujourd’hui, pour le dernier repos d’Étienne », a indiqué ce dernier.
Une fin atroce
Cette cérémonie marquait une dernière fois le tragique sort qu’a réservé la mission d’Étienne en Afghanistan. Il a été tué par une bombe artisanale alors qu’il était dans un véhicule blindé léger à 35 km de Kandahar. « Je sais dans quel contexte que ça s’est produit, ça shake », partageait le sergent Jean-François De Wolfe lui aussi du même Régiment que le caporal Gonthier.
« Il est rentré dans les Forces par choix. Il aimait beaucoup ce qu’il faisait. Ce n’est pas facile. Ses collègues et ses amis l’appréciaient énormément. Il a fait son maximum. Chaque gars prend soin de son équipier, puis il a été au bout de ses convictions. Il n’a pas choisi ce qu’il est arrivé, mais il a choisi comment il allait vivre », ajoute-t-il.
« Ça fait du bien… de voir comment les gens supportent les soldats. Pour ceux qui sont là-bas, sentir le support du monde est important puisque tôt ou tard, tu te remets en question. Est-ce que ça vaut la peine d’être là ou est-ce qu’on se bat pour les bonnes raisons? Lorsqu’ils sentent que les gens sont avec eux, c’est certain que ça l’aide », conclut sergent De Wolfe.
La famille d'Étienne lors de la procession.
Ancien commandant, le député Claude Morin salue une dernière fois Étienne.
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