Le marais Poulin sera restauré une seconde fois
Dr Michel Poulin est fier de son marais. Il y a près de 32 ans, le résident de Saint-Georges a été le premier à appeler au bureau-chef de Canards illimités Canada (CIC) fondé en 1976 au Québec. Le 12 février 2008, le directeur de CIC, Bernard Filion, a annoncé que son marais serait à nouveau restauré afin d’y préserver la biodiversité présente sur sa terre.
Près de 57 000 $ seront investis afin d’aménager convenablement ce milieu humide de douze hectares situé à 8 km au nord-est de Saint-Georges. Les plans sont en préparation pour y effectuer des travaux de maintien du niveau d’eau et le contrôle des castors. À l’époque, ce lieu était à l’origine un barrage de castors. Dr Poulin, amateur de chasse et de pêche voulait conserver ce milieu humide sur sa propriété privée près du club de golf de Saint-Georges.
Grâce à cette restauration, il y a 30 ans, le marais regorge aujourd’hui de différentes espèces selon le propriétaire, M. Poulin. Il est un milieu propice pour le rat musqué, le castor, l’orignal, le chevreuil et même la tortue serpentine. Ces tortues peuvent atteindre jusqu’à deux pieds selon Dr Poulin. «Il se rappelle ayant fait venir un voyage de sable derrière son domicile il y a de cela plusieurs années. C’est alors que les tortues sont venues pondre dans le sable. « Nous avons observé la tortue pondre dans le sable pendant des heures », se rappelle-t-il.
On y retrouve également diverses espèces de sauvagines, dont le Colvert, la Sarcelle et le canard branchu. Il s’agit du seul site ou le canard branchu peut s’y retrouver selon le fils de M. Poulin, Jean. Il faut aller au Bas-St-Laurent pour y voir cette espèce en abondance. Un seul autre relais pour ces oiseaux rares existe à Thetford Mines.
55 millions $ au Québec
Présent au pays depuis 70 ans, l’organisme Canards illimité Canada se voue à la restauration des milieux humides qui sont propices au développement et au maintien de la faune et de la flore. Au Québec, il a été mis en place en 1976. Au fil des ans, l’organisme privé et sans but lucratif a investi plus de 55 millions $ pour la conservation des milieux humides sur le territoire québécois.
En Chaudière-Appalaches, les montants investis ici s’élèvent jusqu’ici à près de 1,5 million $. Onze sites ont été restaurés pour l’équivalent de 4186 hectares de terres. Un plan régional de conservation a aussi été instauré en 2006 sur le territoire « Le marais est une source de vie et l’eau, c’est important. Chaudière-Appalaches est une région ou il n’y a pas de grands marais outre que le long du fleuve. Les marais fournissent des biens et services à l’écologie, et ce, gratuitement à la société. Il s’agit du plus grand incompris en terme de rôle que les milieux humides jouent dans notre environnement », soutient M. Filion.
Il compare le marais à une éponge qui gère de l’érosion et filtre l’eau. Il l’absorbe quand il pleut et la relâche par la suite. Il a un effet conservateur. Il est aussi un habitat très riche au point de vue de la végétation et de la faune. En contrepartie, lorsque ces habitats disparaissent ont des conséquences néfastes sur l’habitat, l’environnement et la société. Malgré les efforts de conservation, l'organisme a vu près de 70 % des milieux humides disparaître lors d'urbanisation et de drainage agricole.