Le hockey spectacle manque-t-il à la LNAH ?
La semaine dernière après une rencontre sans bagarre contre Sorel-Tracy, et ce, devant l’une des plus faibles foules de l’histoire de la concession, Richard Vachon, entraîneur du Cool-Fm a fait un plaidoyer pour du jeu plus robuste dans la Ligue nord-américaine de hockey. Selon le pilote, cela contribuerait à faire revenir les partisans dans les amphithéâtres puisque les foules sont moins nombreuses cette saison à l’exception de Saguenay.
Selon Richard Vachon, l’aspect robustesse a toujours été « le pain et le beurre de cette ligue-là ». « Cela fait partie du folklore de la Ligue nord-américaine, est-ce que les gens vont finalement comprendre. Il ne faut pas réinventer le hockey de la LNAH, cela prend des combats, du bon hockey et c’est cela la solution. Qu’on revienne à la base pour redonner un bon spectacle, les joueurs sont payés pour faire ce travail-là et les coachs sont payés pour les mettre sur la glace », a commenté Vachon.
Certes, les chiffres peuvent même donner un peu raison au pilote beauceron puisque le nombre de combats est en baisse dans la LNAH depuis ses belles années.
Godin pas de cet avis
Le commissaire de la LNAH, Michel Godin, lui voit cela d’un œil différent. « Il n’y a rien qui empêche les joueurs de jouer l’élément de la robustesse pour appliquer plus des mises en échec et plus d’émotions », a soutenu pour sa part le commissaire de la Ligue.
Cependant, M. Godin souligne qu’on ne veut plus revoir les débordements et les foires générales comme dans le passé. Lors de notre réunion de cette semaine, aucune des 20 personnes autour de la table ne souhaite le retour de la ligue à ce niveau »,
Ce folklore de la Ligue semi-pro dont fait allusion était une période noire pour les équipes. « C’est un lourd passé pour aller chercher de la crédibilité et des commanditaires, alors que les partisans, eux, se plaignent que le jeu n’est pas assez robuste », pèse le commissaire.
Il y a sept ou huit années, M. Godin souligne que les équipes avaient des foules bien plus imposantes, mais faisaient des déficits records dépassant le million de dollars. Il explique que ces formations faisaient venir des joueurs de l’Ouest canadien et des États-Unis. «Cela coûtait une fortune, même s’il y avait plus de monde, ce n’était pas abordable, je dirais que c’était suicidaire », pense ce dernier.
« J’ai déjà vu une formation faire un déficit de 10 000 $ lors d’une partie à domicile », se remémore Godin.
Certes, la situation actuelle avec les assistances en baisse est loin d’être parfaite. Le défi est de taille pour la LNAH qui doit se repositionner avec les dollars-loisirs de moins en moins disponibles dans les foyers québécois. La conjoncture économique mondiale n’aide en rien les organisations sportives aux dires du commissaire. « Il y a des baisses dans tous les sports actuellement. Autrefois, le Nascar et le football qui avaient des hausses fulgurantes ont connu des baisses au cours de la dernière année aux États-Unis », souligne ce dernier.
Ce mercredi, une vingtaine de personnes autour de la table ont discuté longuement sur différentes thématiques pour améliorer le produit de la Ligue nord-américaine et pour faire revenir les partisans dans les arénas. « Nous sommes continuellement en mode solution. Alors que la période de février est habituellement difficile, et grisâtre, tout le monde est reparti avec le sourire », lance le commissaire.
Près d’une vingtaine de recommandations ont été apportées pour le plan stratégique de la LNAH qui devra être approuvé à la prochaine assemblée générale de mai. Parmi les thèmes abordés en ateliers de discussion entre représentants de la Ligue et des concessions, il y a eu les foules, le marketing, le 20e joueur, le système de pointage et même le retour de la fameuse ligne rouge.
La Ligue n’a pas l’intention de faire cavalier seul dans ce dossier, précise M. Godin. Il avise que la Ligue nationale de hockey et la ligue de hockey junior majeur du Québec étudient le retour de la ligne rouge. Bien que le retrait de celle-ci ait contribué à réduire l’accrochage et emmené plus de vitesse en zone neutre, cela a apporté un lot d’inconvénients. Cela a eu des répercussions sur le nombre de mises en échec prodiguées par partie. En effet, le jeu étant plus rapide a fait diminuer le nombre de mises en échecs, mais celles qui sont toujours pratiquées sont plus dangereuses dont notamment pour les défenseurs.
L’autre grand point revisité est la formule des pointages. La LNAH étudie aussi l’option de donner trois points pour une victoire en temps réglementaire et deux-points en surtemps et d’un seul point en une défaite en prolongation. La Ligue évalue aussi le constat de la formule des championnats de mi-saison. Bien que cela ait réussi cette année à créer des luttes plus serrées au classement, les équipes à l’étranger ont aussi tendance à jouer la trappe. Certes, la ligue planchera sur des solutions pour améliorer le concept et le jeu d’ensemble.
Pas d’expansion en vue
Certes le dossier d’expansion n’a toujours pas débloqué confirmait, M. Godin. Bien qu’un groupe de Montmagny travaillait très fort pour l`établissement d’une franchise, rien n’est concluant pour le moment. De plus, il a mentionné le souhait de la Ligue d’être plus accessible pour les futurs marchés soit pour des foules d’environ 1000 spectateurs.
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