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Transport

Fin des autos à essence en 2035: pas de panique, dit CAA-Québec

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10 décembre 2020
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Sylvio Morin
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Par Sylvio Morin, Chef des nouvelles

L'annonce récente du gouvernement québécois d'interdire la vente de véhicules à essence neufs à partir de 2035 n'est pas nécessairement inquiétante, estime CAA-Québec.

S’il faut se réjouir à l’idée de réduire les émissions de gaz à effet de serre engendrées par les véhicules à essence, encore faut-il savoir si c’est réaliste et accessible à tous, fait savoir l'association.

D’abord, une précision s’impose: dans sa forme actuelle, l’interdiction toucherait seulement les véhicules qu’il est impossible de brancher au réseau électrique. Le ministre de l’Environnement et de la lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette, a laissé entendre que les concessionnaires pourraient continuer de vendre des autos et des camionnettes hybrides rechargeables.

« L’infrastructure de recharge publique a beau évoluer sans cesse, et l’autonomie des batteries augmenter constamment, les modèles 100% électriques ne conviendront peut-être pas encore à certains automobilistes, même dans 15 ans. Pensons notamment aux citadins qui stationnent dans la rue et ne peuvent pas brancher de véhicule à la maison. Les hybrides rechargeables, qui combinent un rouage électrique branchable avec un moteur à essence, constitueraient alors une solution de rechange acceptable – certes pas aussi propre qu’un modèle purement à batterie, mais plus qu’une voiture strictement à essence », peut-on lire dans un communiqué de presse du club automobile.

Pour le moment, les voitures hybrides classiques (non branchables) ne figurent pas dans les plans du gouvernement. Elles contribueraient pourtant toujours à l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre, grâce à leur consommation de carburant de 20 à 30% inférieure à celle de modèles à essence équivalents.

Les autos d’occasion, une option bien réelle
La mesure gouvernementale ne toucherait que la vente de véhicules neufs. Les autos à essence, déjà en circulation, auraient encore le droit de rouler sans restriction.

Dans la même veine, l’achat et la vente de modèles usagés à moteur thermique seraient encore permis, ce qui offrirait une seconde option aux personnes qui ne pourraient – ou ne voudraient – pas embrasser l’électrique ou l’hybride rechargeable.

Lorsqu’ils sont bien entretenus, les modèles à essence actuels roulent souvent jusqu’à 300 000km sans réparations majeures. À raison de 16 000km par année, cela leur octroie une durée de vie d’une vingtaine d’années. Les stations d’essence ne seront donc pas près de disparaître en 2035, rappelle CAA-Québec.

Pour le moment, les véhicules électriques (VÉ) constituent encore l’exception plutôt que la règle dans le parc automobile québécois.

Il reste que leur part de marché ne cesse d’augmenter. Les consommateurs montrent un intérêt bien réel, particulièrement au Québec, avec une électricité propre et abordable. En même temps, plusieurs provinces, pays ou États ont annoncé leur intention de bannir eux aussi les véhicules à essence d’ici 10 à 20 ans, notamment la France, le Royaume-Uni et la Colombie-Britannique. Plus important encore, la Californie s’y est engagée pour 2035, comme le Québec. À elles seules, les ventes d’autos dans cet État correspondent à celles du Canada au complet.

Tout cela stimule les constructeurs à concevoir des modèles électrifiés dans l’ensemble des catégories, y compris les camionnettes et VUS. Par exemple, Ford dévoilera en 2022 un F-150 entièrement électrique et General Motors a annoncé que 40% de ses modèles seraient des VÉ, d’ici cinq ans.

Le prix reste à surveiller
À ce jour, fait valoir CAA-Québec, les VÉ demeurent sensiblement plus chers que les modèles à essence équivalents.

« C’est bien beau de récupérer ce supplément sous forme d’économies d’entretien et d’énergie, mais il faut quand même pouvoir obtenir du financement et assumer les mensualités supérieures au départ. Et si les rabais gouvernementaux adoucissent la facture, le gouvernement ne rejette pas la possibilité de les réduire avec le temps. »

Or, c’est justement la batterie des VÉ qui contribue le plus à l’écart de prix initial. Plusieurs analystes estiment que son coût de production diminuera suffisamment pour annuler, voire inverser cet écart, grâce à des super-usines comme celle de Tesla. Les plus optimistes prédisent un équilibre en 2025. Peut-être faudra-t-il patienter plus longtemps, notamment en raison de l’approvisionnement en matières premières. Mais le coût des VÉ finira inévitablement par baisser, comme pour toutes les technologies novatrices à mesure qu’elles gagnent en popularité, prévoit l'association.

Pour CAA-Québec, l’objectif du gouvernement représente certes un défi, mais il n’est pas si extravagant qu’il ne le paraît. Les constructeurs entrent dans la danse de l’électrique, les coûts tendent à diminuer, et tant la technologie que les modèles offerts évoluent rapidement.

En outre, le Québec ne fera pas cavalier seul dans son trajet vers l’électrification du parc auto. Si les hybrides – rechargeables ou non – et les modèles à essence d’occasion font partie de l’équation, les usagers devraient profiter de la flexibilité nécessaire pour s’adapter à la nouvelle orientation.

« Enfin, entre l’intention et la législation, le temps fera assurément son œuvre pour accroître nos options de mobilité moins dommageables pour l’environnement. CAA-Québec sera là pour continuer à renseigner et guider les consommateurs dans les meilleurs choix à faire selon leurs différents besoins. »

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