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Pier Dutil

Quand les parents font honte à leurs enfants

durée 18h00
1 septembre 2025
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Par Pier Dutil

Dans l’évolution normale des choses, les parents espèrent que leurs enfants ne leur feront pas honte un de ces jours. C’est normal.

Mais, de ce temps-ci, principalement dans le merveilleux monde du sport, ce sont des parents qui font honte à leurs enfants. Notez que j’ai écrit des et non les parents car, heureusement, jusqu’à présent, c’est une minorité de parents qui font honte à leurs enfants. Mais, même une minorité, c’est déjà trop.

Des cas de dérapage

Lors des récents Jeux du Québec qui se déroulaient à Trois-Rivières, dans une compétition où évoluaient des enfants de 13 ou 14 ans, un père a piqué une crise et a décidé de retirer son fils de la compétition parce que ce dernier ne performait pas à la hauteur de ses attentes. Malgré les pleurs de l’adolescent qui réalisait un rêve en participant à la finale provinciale des Jeux du Québec, le père, mécontent, a forcé son fils à se retirer.

D’autres parents, dans des circonstances à peu près similaires, ont agi «a contrario» en cachant des blessures physiques de leurs enfants pour qu’ils puissent participer à des compétitions au risque d’empirer les blessures en question.

Le Soleil de Québec rapportait un cas survenu dernièrement où les joueurs d’une équipe de jeunes de 10 ans ont perdu une médaille à cause de comportements déplacés de leurs parents, cela malgré plusieurs avertissements. Que ces enfants devaient donc être fiers de leurs parents!

Et il y a pire. En effet, lors d’une compétition regroupant des jeunes filles de 9 à 10 ans, des parents ont demandé à deux jeunes joueuses adverses de baisser leur culotte pour prouver qu’elles étaient bel et bien de sexe féminin. Pour justifier leur demande, les parents en question prétendaient que les deux jeunes filles avaient des «apparences masculines.» Plus cave que ça, tu meurs.

On en a aussi vu grimper dans les baies vitrées des arénas, courir sur le terrain après de jeunes arbitres suite à une décision contestée. Il n’est pas rare d’entendre des parents crier des propos racistes, homophobes à des adversaires et à des arbitres. On a même vu un entraîneur de soccer frapper un adversaire adolescent après une partie.

Je pourrais vous citer de nombreux autres exemples de comportements déplacés de parents «crinqués» qui ne se contrôlent plus, mais les exemples cités ci-haut suffisent.

Punir les délinquants

Selon les organisateurs d’évènements sportifs, loin de se résorber, la situation prend de l’ampleur, au point que certains suggèrent la tenue de compétitions à huis clos. Pour quelques écervelés.es, on interdirait à l’ensemble des parents d’assister aux compétitions de leurs enfants.

Personnellement, je crois que l’on devrait plutôt interdire aux parents disjonctés l’accès aux sites de compétitions. Que l’on punisse les délinquants plutôt que de pénaliser l’ensemble des parents dont la majorité se comporte raisonnablement.

Beaucoup d’appelés, peu d’élus

Plusieurs parents voient dans leurs enfants de futurs athlètes professionnels susceptibles de rapporter des millions de dollars.

Permettez-moi de les ramener sur terre. Selon Alexandre Pratt, journaliste sportif à La Presse+ : «Les chances qu’un hockeyeur québécois d’âge atome atteigne la ligue nationale de hockey sont de 1 sur 2 500.» Et il en est ainsi pour les autres sports comme le baseball, le soccer, etc.

Si l’on analyse la situation au niveau régional, les athlètes beaucerons qui ont atteint les grandes lignes sont des exceptions. 

Au hockey, Simon Nolet, Jesse Bélanger et Stéphane Veilleux ont évolué dans la LNH. Nolet et Bélanger ont même fait partie d’équipes qui ont remporté la Coupe Stanley. Présentement, Thomas Chabot évolue pour les Sénateurs d’Ottawa et Josuah Roy cogne à la porte du Canadien de Montréal, y ayant déjà joué quelques matchs.

Toujours au hockey, féminin celui-là, Marie-Philip Poulin est devenue la meilleure joueuse au monde, mais elle est la seule Beauceronne à avoir atteint le niveau professionnel féminin.

Au football, Antony Auclair est le seul Beauceron à avoir évolué dans la LNF,  tour à tour avec Tampa Bay et Houston. Il a eu droit à sa bague à titre de vainqueur du Super Bowl. Il s’agit là d’un cas unique.

Quelques rares Beaucerons ont eu l’honneur de participer aux Jeux olympiques. Marie-Philip Poulin, au hockey féminin, y participe depuis 2010, Eliot Grondin, en snowboard cross, depuis 2018 et Jean-Philippe Maranda a participé aux Jeux paralympiques de Rio en 2016. Les trois y ont remporté des médailles pour leurs performances.

Comme vous pouvez le constater, malgré les milliers de jeunes qui pratiquent diverses disciplines sportives en Beauce, à peine une dizaine a atteint les grands circuits.

Alors, chers parents qui rêvez de voir votre progéniture atteindre les sommets et encaisser les millions, calmez-vous le pompon et laissez vos jeunes s’amuser, car c’est ça avant tout qui est le but de la pratique d’un sport.

Si vous n’êtes pas capables de vous contrôler, restez à la maison et cessez de faire honte à vos enfants.

Courage

Il ne reste que 1 246 jours au mandat de Donald Trump.

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Pensée de la semaine

Je dédie la pensée de la semaine aux parents des enfants qui pratiquent un sport quelconque :

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