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Portrait de femmes - 1 de 8

Louise Champagne : sortir l'art de son cadre

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1 mars 2020
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Johanne Mathieu
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Par Johanne Mathieu, Journaliste

Les œuvres de Louise Champagne ont été récemment en vedette au Centre culturel Marie-Fitzbach, dans le cadre de son exposition individuelle À l'eau, qui s'est terminée en février. Elle n'avait pas exposé au centre d'art depuis 1999. En 20 ans, en plus de voir son travail artistique évoluer vers de nouveaux horizons, l'artiste beauceronne a cherché à faire sortir l'art de son cadre habituel. Entrevue avec une artiste, sensible, éclectique et créative.

Originaire de Saint-Honoré et vivant à Beauceville depuis 30 ans, Louise Champagne a débuté sa carrière en créant avec la peinture à l'huile et le pastel, mais elle se consacre depuis les dernières années à l'acrylique et à l'aquarelle. Alors que l'acrylique est un médium facile, l'aquarelle n'offre pas de pardon. Pour elle, travailler avec ce médium se réalise « comme un tango », elle doit se laisser guider, une excellente façon d'apprendre à lâcher prise, selon elle. 

L'artiste danse aussi le tango avec les deux médiums, puisqu'entre l'acrylique et l'aquarelle, son cœur balance. Alors que l'acrylique l'amène à créer dans une énergie plus intense, elle travaille avec l'aquarelle lorsqu'elle a besoin de calme. Entre ces deux moyens d'expression, elle trouve son équilibre.

« Chaque médium me donne ce dont j'ai besoin. Et c'est rare que je travaille en parallèle. Souvent, je suis dans un mode aquarelle, dans un mode acrylique. »

L'art de Louise Champagne s'articule autour de la nature et de l'humain, où l'on retrouve l'eau, les arbres, le patrimoine bâti et autres poissons, personnages et paysages. Ses œuvres représentent bien son environnement. 

« Si je vivais à Toronto ou à Montréal, j'aurais peut-être envie de peindre des scènes urbaines. Là, ça représente ce que j'aime de la nature. L'eau, c'est source de vie, c'est reposant. Les arbres, c'est la vie. C'est le petit arbre qui peut représenter l'enfant, le vieil arbre tout croche qui représente le vieillard. Peu importe, c'est comme un cheminement, et encore plus aujourd'hui, [alors que] la nature, on dirait qu'on l'a oubliée. Elle nous envoie des signes importants de revenir connecter avec [elle]. Et une fille de la Beauce, on ne peut pas sortir la nature de la fille. On peint ce qu'on est, ce qu'on vit, ce qu'on connaît et ce qu'on aime. »

La créatrice cherche toujours à faire évoluer son art, travaillant le figuratif, mais explorant l'abstrait, jouant avec une palette aux couleurs franches et diversifiées, variant la charge émotionnelle de ses œuvres par la même occasion. Particulièrement avec l'aquarelle, elle manie maintenant plusieurs techniques et utilise divers types d'encadrement, au gré de son imagination. L'artiste-peintre est passée d'un style plus structuré et classique à un mode plus expressif et spontané.

« J'expérimente tout le temps. C'est de la texture, des types de papier, d'encadrement, des techniques variées. Chaque œuvre nourrit ce que j'ai besoin d'exprimer. »

Sortir l'art de son cadre

Louise Champagne aime relever des défis et sa démarche artistique s'inscrit toujours dans un but de découvertes et de dépassement. L'art lui permet de participer à différents projets, comme le circuit des bancs des légendes, conçu en 2015. Dix bancs publics ont été créés et peints par sept artistes locaux et installés dans des lieux historiques et rassembleurs, situés dans les 10 municipalités de la MRC Robert-Cliche. Le projet avait pour but de faire découvrir la légende de chacune des municipalités.

« Ça, pour moi, c'est un beau défi. On part, on fait quelque chose de nouveau, on sort des sentiers battus. »

Elle aime également sortir l'art de son cadre habituel et traditionnel, en réalisant des produits dérivés à partir de ses œuvres ou en donnant des ateliers. La Beauceronne a également été amenée à relever de nouveaux défis durant la dernière année.

Une collection de vêtements, disponible sur le site Internet Le Galériste, a ainsi été créée à partir de ses œuvres artistiques, qui deviennent entre autres des foulards, des leggings, des robes, des tuniques, des coussins ou encore des t-shirts. L'artiste a aussi collaboré avec l'entreprise Kassiopeia par la Bohème.

« J'ai une de mes œuvres qui est un rabat. J'essaie toujours de me dire : "Est-ce que je stagne", c'est-à-dire que je fais toujours la même chose, ou j'essaie d'autres choses? C'est ça, pour moi, se lancer des défis. J'essaie d'avoir plus qu'une corde à mon arc. »

La passion est là

Membre du Musée Marius-Barbeau et ayant fait partie du conseil d'administration d'Artistes et artisans de Beauce, Louise Champagne est aussi membre du comité du Fonds culturel de la MRC de Robert-Cliche

« Notre rôle, [c'est d'essayer] d'améliorer le communautaire par le culturel. On a un budget, on a des projets qui nous sont présentés. C'est de se dire lequel on choisit et qu'on met de l'avant, pour toucher aux arts de la scène, aux arts visuels, au patrimoine religieux, au patrimoine bâti. »

Si l'artiste a toujours été amenée à s'investir entièrement dans sa discipline, elle partage aujourd'hui son temps de façon harmonieuse entre sa vie familiale et personnelle ainsi que la peinture. Mais pour elle, la passion est là. 

« Être un artiste, c'est avoir la chance de donner sa vision du monde. C'est avoir la chance de la partager, de s'impliquer, de faire avancer les choses. Tu fais ça par passion. »

À lire également : 
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