Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Portrait de femmes - 8 de 8

Amélie St-Hilaire : suivre la vague de l’entrepreneuriat

durée 18h00
8 mars 2020
1ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
Johanne Mathieu
email
Par Johanne Mathieu, Journaliste

Avant de prendre les rênes de Chez Gérard, Amélie St-Hilaire ne se prédestinait pas à la restauration, mais ressentait tout de même vibrer en elle la fibre entrepreneuriale. Et après toutes ces années à la barre de l’entreprise familiale, elle continue de suivre la vague.

Amélie St-Hilaire a commencé à évoluer dans le domaine de la restauration dès l’âge de 9 ans. Elle a débuté à la base, en épluchant les patates et en lavant la vaisselle. « Je pense que c’était une façon de détourner le gardiennage (rires). »

Même si elle a baigné très tôt dans cet univers, ses parents ne lui ont jamais fait de pression afin qu’elle prenne la relève plus tard. Elle a d’abord fait une technique administrative en gestion, avant de commencer un BAC en administration au HEC de Montréal pour terminer celui-ci à Québec. « Je n’avais vraiment pas l’intention de reprendre le restaurant à ce moment-là. Moi, je me voyais PDG de l’Oréal Paris (rires), j’avais de grosses ambitions. Je ne me voyais surtout pas à Saint-Georges-de-Beauce. Je voulais habiter les grandes villes. »

C'est en travaillant d'ailleurs dans d'autres restaurants de la métropole et de Québec qu'elle a développé un véritable intérêt pour la restauration. C’est ainsi qu'en 2007, la femme d'affaires est revenue au sein de l’entreprise pour racheter la totalité des parts en 2012. « En revenant de l’école, ma mère était tannée. Mon père est décédé entre-temps en 96, elle était toute seule. Elle voulait de la relève. Elle m’a dit : ”C’est ta chance, viens ou moi, je vends.” » 

Une vision entrepreneuriale en constante évolution

Se retrouvant à la tête de l'entreprise à l'âge de 22 ans, Amélie St-Hilaire a dû faire ses preuves, mais y est parvenue, puisque les défis ne l'arrêtent pas. Et elle n'a pas tardé à apporter sa touche en innovant : nouveau logo, rénovation du bâtiment extérieur, ajout du hall d’entrée et d’un deuxième étage et nouveau style en salle à manger. Grâce à une nouvelle image et aux différents changements apportés, l'institution s'est davantage ancrée dans la région. Alors que les chaînes de restauration inondent le milieu, les restaurants de type familial comme Chez Gérard n'existent plus, selon l'entrepreneure beauceronne. 

La propriétaire emploie maintenant 65 employés, dont une dizaine d'employés « extraordinaires » de l'Association pour l'intégration sociale (AIS) qui viennent donner un coup de main à raison d'une journée par semaine. Le terme familial s'étend d'ailleurs bien au-delà de la famille, puisque certains employés travaillent pour l'entreprise depuis 20 ou 30 ans. Une longue histoire subsiste donc entre les employés et l'institution.

Amélie St-Hilaire a une vision entrepreneuriale qui est en constante évolution. Bien qu'elle excelle à opérer son entreprise, ce qu'elle aime d'abord et avant tout est de créer des concepts. Celle-ci carbure d'ailleurs aux défis et ne manque pas de projets. 

L'établissement a d'abord continué d'évoluer en diversifiant son concept : cuisine maison, mets préparés, plats livrés à la maison, menus estivaux ou thématiques tout en conservant les classiques, desserts renouvelés, etc. La femme d'affaires croit qu'il faut se réinventer, puisque les habitudes des gens changent. « Jamais on n'aurait pu penser aller souper à l'épicerie, maintenant on peut. Dans dix ans, ça va être quoi? On va suivre la vague. C'est de savoir s'adapter à toutes les tendances. »

L'entreprise traduira également en espagnol l'actuel menu pour sa clientèle immigrante, en collaboration avec les élèves de l'école Vision Beauce. Le restaurant souhaite aussi réaliser d'autres projets à l'interne, en prenant notamment un virage technologique. « On a une ligne de conduite, c'est de simplifier le travail. La pénurie de main-d'œuvre, on la vit. On engage des jeunes de 13 ans pour essayer que ça fonctionne. On a mis beaucoup d'efforts au niveau technologies, méthodes de travail, standardisation. »

Réussir et laisser sa trace

Propriétaire de l'entreprise familiale, mais aussi du restaurant Café Shop au Carrefour Saint-Georges depuis 2017, l'entrepreneure affirme que la restauration demeure un milieu difficile. La pénurie de main-d'œuvre contribue sans doute à ce fait, mais le restaurant Chez Gérard s'en sort plutôt bien dans les circonstances. Amélie St-Hilaire transforme ainsi cette problématique de manière positive, en cherchant des façons de se démarquer et de garder ses employés. 

Salon du personnel, activités, implication et valorisation des employés, offre d'un milieu de vie intéressant, l'entreprise travaille particulièrement en ce sens depuis deux ans grâce à ces initiatives. La Beauceronne croit que les efforts déployés portent leurs fruits. 

Pour elle, il faut également être un bon gestionnaire pour ouvrir un établissement en 2020. Beaucoup de gens réussissent, mais beaucoup échouent aussi. La concurrence ne lui fait pas peur cependant, il suffit d'innover. Dans le contexte actuel, le fait de se réinventer et de rester à l'écoute de la clientèle font d'ailleurs partie des raisons qui font qu'une institution peut durer, selon elle. « Il faut savoir ce que nos clients veulent, il faut aller selon leurs attentes, mais même au-delà, dans le sens d'innover et de les surprendre, avant qu'ils l'aient demandé. »

Amélie St-Hilaire pourrait posséder d'autres types d'entreprise, mais sa passion demeure la restauration, car c'est ce qu'elle connaît le mieux. Le fait que le milieu permet d'être près des gens est ce qu'elle apprécie le plus de son métier. Elle aime également l'entrepreneuriat et les défis. « Tu peux créer quelque chose et laisser ta trace. »

Elle entrevoit d'ailleurs l'avenir de belle façon. « J'ai 34 ans, je suis motivée à fond. Les gens ne peuvent pas s'imaginer à quel point j'en veux plus. Moi, mes enfants, je leur dis tout le temps : "Qu'est-ce qu'il faut que je fasse pour réaliser mon rêve? Il faut que tu travailles." Si tu mets les efforts, que tu t'entoures des bonnes personnes, c'est possible. C'est vraiment le message que je veux que mes enfants aient. C'est toi qui va faire que tu vas réussir. » 

À lire également : 
Portrait de huit Beauceronnes pour marquer le 8 mars
Louise Champagne : sortir l'art de son cadre
Mélanie Boissonneault: s'ouvrir à l'école du monde
Ghislaine Doyon : une mairesse qui redonne à sa municipalité d’adoption​

Véronique Lévesque : pionnière de la chasse et entrepreneure passionnée​
Lisa Fecteau: filer vers une vie responsable et bienveillante
Sonya Cliche : une financière créative et ambitieuse
Marie-Claude Gonthier: grimper les poteaux et les échelons

commentairesCommentaires

1

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.

  • M
    Manon
    temps Il y a 4 ans
    Bravo à Amélie, la restauration est de plus en plus du type Fast Food! Un bon restaurant de type familial : il y a rien de mieux! Vos menus sont à la hauteur et le coût est bon! Vos Jos-Louis:il a rien de pareil! Miam!!

RECOMMANDÉS POUR VOUS


Déjeuner-conférence sur la maladie de Parkinson

Le prochain déjeuner-conférence de l’Association québécoise de défense des droits des personnes aînées (AQDA) Beauce-Etchemins-Appalaches traitera de la maladie de Parkison. Elle sera livrée le jeudi 9 mai par Jean-Alexandre Raby, intervenant social de l'organisme Parkinson Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches. Comme à l'habitude, cette ...

durée Hier 15h00

La SAQ remet 14 000 $ à Moisson Beauce

La Société des alcools du Québec (SAQ) remettra un montant de 14 000 $ à l'organisme Moisson Beauce. Cette somme fait partie des plus de 800 000 $ que vient de recueillir la société d'État dans le cadre de sa 15e campagne en faveur des banques alimentaires du Québec. « Depuis maintenant 15 ans, nous sommes privilégiés de pouvoir compter sur un ...

durée Hier 14h00

CPE Lacet de Bottine: des projets pour 134 nouvelles places en garderie

Le CPE Lacet de Bottine marque en grand ses 40 ans de présence dans la communauté de la Nouvelle-Beauce, avec la mise en chantier de deux projets, qui ajouteront quelque 134 nouvelles places en garderie. Lundi, on a procédé à la première pelletée de terre pour la construction d'une nouvelle installation, nommée du Parc, tout juste derrière la ...