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Portrait de femmes - 5 de 8

Lisa Fecteau: filer vers une vie responsable et bienveillante

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5 mars 2020
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Sylvio Morin
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Par Sylvio Morin, Chef des nouvelles

La Victoroise Lisa Fecteau ne sait pas si elle avait la bosse des affaires lorsqu'elle était toute jeune, tout comme elle ne savait pas dans quelle branche d'études se lancer. « C'était un vrai casse-tête. J'aimais tout pis rien. C'est un peu paradoxal ».

Aujourd'hui, la question ne se pose plus. Elle est l'unique propriétaire de Regitex, une entreprise innovante, installée dans le parc industriel de Saint-Joseph depuis sa fondation en 1998, qui agit comme fabriquant, manufacturier et producteur de fil pour industries textiles dans différents secteurs d’activités. Lisa Fecteau chapeaute les plus de 80 employés selon un modèle de gestion collective.

Revenons en arrière. Finalement, pour ses études, elle décide de se lancer en... pharmacie! « Pas pour vendre des pilules mais pour avoir des pharmacies, comme Jean Coutu! » Elle entreprend ses sciences de la santé mais se rend compte que pour posséder une pharmacie, il faut être pharmacien, ce qui ne l'intéresse pas.

Elle y renonce, se marie assez jeune, puis se retrouve aux ventes de l'imprimerie Formules d'affaires Moore à Beauceville. À 26 ans, elle compte déjà trois enfants. Elle suit des cours à distance et par les soirs en élevant sa progéniture: marketing, développement et droit des affaires, anglais, etc.

Elle se lance en affaires avec son mari. Ils démarrent Plexiform de Beauce. Au départ, lui travaille de jour dans une autre entreprise. Mais, le commerce a du succès et les deux s'investissent à plein dans l'affaire. En 1988, elle accouche de jumeaux et la tâche de gestion devient trop lourde. Ils vendent Plexiform de Beauce, qui existe encore de nos jours.

Puis son père, qui est un des actionnaires de Textiles Duré, une entreprise familiale installée à Saint-Victor et Saint-Éphrem, lui demande de joindre la compagnie. Entrée comme secrétaire, elle a gravi les échelons pour se retrouver comme directrice des ventes. Elle y travaillera pendant 13 ans en compagnie du paternel, de son frère, de son oncle, de deux cousins et d'une cousine.

En 1998, la séparation des actionnaires de Textiles Duré a amené la création de Regitex où elle s'est retrouvé à 50% propriétaire avec son frère qu'elle rachètera en 2012 pour devenir la seule et unique actionnaire.

À l'époque, la décision est prise de s'installer dans le parc industriel de Saint-Joseph-de-Beauce sur un terrain où ne se trouve... que du bois! « On est parti de zéro, on a tout fait bâtir » , se remémore Lisa Fecteau.

Déjà en 2001, la superficie des installations est doublée puis en 2005, Regitex fait l'acquisition d'une bâtisse existante située juste en face de l'usine, pour effectuer le virage vers la fabrication du fil de fibre de protection. En 2009, le groupe a acheté une usine aux États-Unis, qu'il a opéré pendant sept ans avant de la fermer pour rapatrier la production en Beauce. En 2017, Regitex a procédé à un Investissement majeur pour des équipements à la fine pointe de la technologie.

Un modèle de gestion collective
La carte d'affaires de Lisa Fecteau ne porte pas le titre de présidente mais simplement de propriétaire.

En effet, elle est l'une des pionnières au niveau mondial par l'implantation d'un modèle de gestion à l’intérieur duquel la hiérarchie traditionnelle n’existe plus. Chaque décision stratégique de l’entreprise est prise en équipe en fonction des talents et des intérêts de chacun.

« J'ai commencé la mise en place de cette approche quand je suis retrouvé seule à la tête de Regitex en 2012. Mon frère avait des compétences techniques, il s'occupait de la production. Moi, je ne connaissais pas cela. Il faillait que je fasse confiance en mon personnel en place. C'est comme cela que j'ai voulu faire émerger une façon de faire pour valoriser les personnes qui avaient cette connaissance, qu'elles puissent l'exprimer », dit-elle en précisant que le changement de cap s'est fait d'un seul coup, presque de façon drastique .

Plus de titre aux individus mais plutôt aux équipes. Plus de murs entre les bureaux mais plutôt un seul et unique espace de travail pour tout le monde, incluant la propriétaire!

« C'était un peu se lancer dans le vide. J'ai eu des remises en question. mais c'était le seul moyen d'opérer le changement rapidement. Auprès des employés, j'ai toujours amené cela comme une expérience ».

Une expérience qu'elle partage aujourd'hui aux quatre coins de la planète en tant que membre du bureau de Décathlon, une entreprise mondiale du sport qui compte... 100 000 employés! Parmi les auditoires de gestionnaires qui l'ont entendue: le Cirque du Soleil, le Cirque Éloize, le Mouvement Desjardins, la firme française Roche et bien d'autres.

« Ça fait partie de ma vie maintenant, de transmettre cette approche. Ça ne règle pas tous les problèmes dans les entreprises. Mais il faut dire que c'est quand même une révolution dans la façon de mener les affaires. Cela m'a amené è repenser la valeur de l'argent, à repenser la propriété de l'entreprise, à repenser ma vision de gestion qui comporte de plus en plus de bienveillance », de conclure Lisa Fecteau qui, a 57 ans, n'a pas peur de mourir demain.

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