Un des grands bâtisseurs de la Beauce
Un rassemblement de la descendance de Béloni Poulin
À gauche, quelques uns des descendants de Béloni Poulin, lors d'un rassemblement le 19 juillet à Saint-Georges; à droite, l'homme d'affaires en compagnie de son épouse Emma, circa 1940.
La vaste résidence de Béloni Poulin est devenue récemment un gîte touristique.
L'imposante résidence, construite en 1926. Photo prise circa 1940.
Le chalet dans le quartier de la Station, tel qu'il apparaissait en 1966. Aujourd'hui, le site accueille les Soeurs de la Charité de Saint-Louis.
Une trentaine de descendantes et de descendants de la famille Béloni Poulin se sont rassemblés à Saint-Georges, le 19 juillet, dans ce qui était à l'époque la résidence de ce grand bâtisseur de la Beauce.
L'initiative de la fête revient à son petit-fils, Bernard, qui a décidé d'organiser l'événement, après que la vaste maison de son ancêtre, sise sur la 112e rue, soit devenue l'automne dernier un gîte touristique, qui opère sous le nom de Manoir Edvardi.
«Je me suis dit que ce serait une bonne idée de réserver toutes les chambres de la maison pour avoir l'espace à nous seul et célébrer la mémoire de nos grands-parents», a-t-il partagé à EnBeauce.com.
Né à Saint-Georges en 1874 d'une famille de cultivateurs, Béloni Poulin — que l'on surnommait Bénonie, Ti-Bé ou Castor, car il était très travaillant — sera toute sa vie un grand leader dans le développement économique de la région et même ailleurs. Ainsi, il a été commerçant de bois, propriétaire d'une petite scierie, constructeur de ponts et autres infrastructures, ainsi que directeur de la manufacture de la St Georges Woolen Mills, dont il était un des actionnaires avec son beau-frère, Édouard Lacroix.
Pour «s'amuser», il développa une ferme d'élevage de vaches de race Ayshire et fit venir d'Écosse un boeuf reproducteur qui lui coûta, lors de l'achat en 1926, la jolie somme de 2 200 $! Il se lancera même dans la reprodiction de visons. Au cours de la même période, il possède un ranch de chevaux en Alberta. Il fondera aussi La Laiterie beauceronne.
Malgré toutes ses occupations nombreuses, il fera de la politique municipale et sera élu maire d'Aubert-Gallion de 1923 à 1931. Son fils Josaphat — avec son épouse Emma, Bélonie Poulin eut 10 enfants, dont cinq moururent en bas âge — l'imitera comme maire du Village de Saint-Georges-Est, de 1937 à 1940, et de la Ville de Saint-Georges, de 1950 à 1958.
À l'été de 1947, l'homme d'affaires célèbrera ses noces d'or avec son épouse Emma. Il mourra le 15 décembre de la même année. Sa femme le suivra quelques mois plus tard. Lors du rassemblement du 19 juillet, le groupe est d'ailleurs allé se recueillir sur les tombes du couple, qui se trouvent au cimetière de l'Église Saint-Georges.
Pour la fête, Bernard Poulin avait également préparé une exposition de photos de la vie de cet ancêtre, avec des fiches d'information.
De même, la troupe s'est rendue au magnifique site des Soeurs de la Charité de Saint-Louis, sur la 90e rue, des terrains de ce quartier de la Station qui appartenaient à la famille Poulin où Beloni avait fait construire un chalet, un lac artificiel, qui sont toujours existants, ainsi qu'un terrain de baseball et des courts de tennis.
Sans présumer de rien, Bernard Poulin souhaite un peu que ce rassemblement puisse se refaire dans l'avenir, afin de mettre en lumière les réalisations de ce pionnier qui a contribué, avec d'autres leaders de la communauté, à jeter les bases du miracle beauceron, qui est le fruit d'une culture d'imagination, d'audace, de détermination et de travail.