Ce lundi 10 février
Tensions au conseil de ville : le débat sur la fluoration de l'eau relancé à Saint-Georges
Le groupe citoyen Saint-Georges sans fluor était de retour au conseil municipal, ce lundi 10 février, pour exiger l'arrêt de la fluoration de l'eau potable. Depuis 2017, le collectif milite pour mettre fin à cette pratique, jugée inutile et dangereuse par ses membres.
Face à eux, le maire Claude Morin et les élus ont maintenu leur position, expliquant que la fluoration demeure une mesure préventive efficace en santé dentaire, soutenue par les autorités publiques. Le débat, parfois agité, a mis en lumière les profondes divisions sur la question.
Pour rappel, la Ville de Saint-Georges est la seule municipalité du Québec à continuer de mettre du fluor dans son eau.
Dès le début des discussions, Éric Levesque, un citoyen impliqué dans le mouvement, a questionné le conseil sur les nouvelles études publiées par le Journal of the American Medical Association (JAMA), qui mettent en doute la sécurité de la fluoration de l’eau. Il a notamment cité Maryse Bouchard, chercheuse en santé environnementale, qui recommande une réévaluation de cette pratique.
Le maire Claude Morin a répondu en s’appuyant sur un rapport de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) datant de novembre 2022, affirmant qu’aucune étude robuste ne démontre un risque avéré aux concentrations actuelles de fluor dans l’eau. Il a rappelé que les autorités de santé publique du Québec et du Canada maintiennent leur recommandation en faveur de cette mesure.
Mais pour Martin Doyon, porte-parole du collectif, ces affirmations reposent sur de « vieilles données » et ne tiennent pas compte des études récentes. « C'est exactement la même rengaine qu'on répète depuis des années. L'INSPQ n'a jamais révisé ses conclusions », a-t-il déclaré, tout en rappelant que toutes les villes du Québec ont mis fin à la fluoration.
L’aspect juridique mis en avant
L’intervention de Mathieu Lacroix a ajouté une dimension légale et constitutionnelle au débat. Il a cité la Charte canadienne des droits et libertés, qui interdit d’imposer un traitement médical sans consentement, ainsi qu’une jurisprudence de la Cour suprême du Canada de 1957, qui stipule qu’une municipalité ne peut modifier l’eau potable à d’autres fins que la rendre propre à la consommation.
« Si nous allons en cour, nous gagnerons. Fluorer l’eau contre le consentement des citoyens est une violation de leurs droits fondamentaux », a-t-il soutenu, avant d’annoncer avoir préparé un argumentaire juridique basé sur l’intelligence artificielle. Il a également remis en question la qualité du fluor ajouté dans l’eau, affirmant qu’il contient du plomb et de l’arsenic.
Face à ces arguments, le maire Claude Morin a maintenu sa position : « Nous suivons les recommandations des autorités sanitaires et nous n’avons reçu aucune directive demandant d’arrêter la fluoration ».
Une fin de séance tendue
Le débat s’est achevé sur un échange musclé entre les élus et les citoyens. Martin Doyon a rappelé qu’en 2019, son collectif avait recueilli 156 signatures pour l’arrêt de la fluoration et a suggéré d’organiser une pétition à plus grande échelle.
Le conseiller Tom Redmond a finalement conclu en affirmant : « Si le monde ont peur de s’empoisonner avec l’eau de Saint-Georges, ils ont juste à ne pas la boire ». Une réflexion qui a suscité des applaudissements sarcastiques de l’audience, plusieurs citoyens répliquant qu’ils ne la consommaient déjà plus.
Si le conseil municipal ne semble pas prêt à revenir sur sa décision, le groupe « Saint-Georges sans fluor » ne compte pas abandonner son combat. Avec des arguments scientifiques, juridiques et environnementaux, il entend maintenir la pression sur la municipalité pour obtenir un débat plus approfondi sur cette question hautement sensible.
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La fluoxétine (Flux) est un médicament contenant du fluor qui inhibe sélectivement la recapture de la sérotonine. Elle est largement prescrite comme traitement des troubles dépressifs. Des effets secondaires hépatiques ont été signalés pendant le traitement par Flux.