La direction d'Agropur déçue de la nouvelle entente sur l’ALENA
L’entreprise Agropur s’est dit très déçue que l’industrie laitière ait « encore été utilisée comme monnaie d’échange » dans la renégociation de l’entente commerciale entre le Canada, les États-Unis et le Mexique.
Rappelons qu’un accord a été conclu in extremis, le 29 septembre, alors qu’il s’agissait de la date butoir fixée par les États-Unis. Le Mexique, lui s’était déjà entendu avec les États-Unis dans le cadre d’une négociation bilatérale. Les États-Unis avaient rompu avec le caractère multilatéral ou tripartite de l’entente pour négocier son propre accord avec un partenaire à la fois, sans que les 3 parties soient à la même table. Une dure défaite pour Justin Trudeau.
Maintenant, le Canada ouvrirait la porte à une certaine concurrence américaine en matière de produits laitier. Une concession que l'administration Trudeau aurait faite pour protéger l’industrie automobile en Ontario. C'est du moins que ce prétendent plusieurs analystes.
Place à la concurrence américaine
La direction d’Agropur croit que le Canada provoquera des conséquences négatives pour l’industrie laitière au Canada, en ouvrant davantage le marché aux producteur laitiers américains. Fondée en 1938, Agropur coopérative est un chef de file de l’industrie laitière nord-américaine ayant réalisé un chiffre d’affaires de 6,4 milliards de dollars en 2017.
La direction estime que cette nouvelle entente affectera ses usines de transformation situées dans cinq provinces. La production de l’usine de Beaucevile devrait donc être affectée par la conclusion de cette entente.
Le président d’Agropur, René Moreau, a souligné que ces nouvelles concessions s’ajoutaient à ce qui a été octroyé récemment, soit les quotas d’importation dans le cadre de l’accord Canada-Europe (AECG) ainsi que les concessions dans le Partenariat transpacifique (PTPGP).
Pour M. Moreau, l’effet cumulatif de ces concessions ne sera pas sans impact sur l’industrie laitière. « Les changements constants dans les ententes commerciales auxquelles participe le Canada augmentent le niveau d’incertitude et rendent très complexe la planification à long terme de nos investissements dans nos infrastructures canadiennes », peut-on lire dans le communiqué envoyé par Agropur.
La direction de l’entreprise affirme qu’elle sera mieux en mesure d’évaluer l’impact de l’entente une fois qu’elle aura mis la main sur ses textes finaux. L’entreprise dit aussi toujours attendre les détails entourant mesures compensatoires annoncées par le gouvernement. Des mesures qui devraient aider les producteurs laitiers à s'adapter au nouveau marché.
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