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Château Beauce : un organisme lutte pour sa sauvegarde

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25 octobre 2018
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Alexandre Poulin
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Par Alexandre Poulin, Journaliste

À Sainte-Marie, le Groupe d'initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM) s'est adressé aujourd'hui à la presse régionale, dont EnBeauce.com, au sujet de la saga du château Beauce. Le GIRAM s'oppose fermement à la destruction du bâtiment construit en 1903, en plus de jouer un rôle important dans ce dossier. C'est lui qui a demandé à la nouvelle ministre de la Culture et des Communications, Nathalie Roy, de classer les bâtiments et le site du 102, rue Notre-Dame Sud, en tant que biens et site patrimoniaux.

À lire également : « Démolition du Château Beauce : un sursis d'au moins 90 jours »

En guise de rappel, mentionnons que le conseil municipal de Sainte-Marie a autorisé la destruction du château Beauce le 10 septembre dernier. À l'heure actuelle, la démolition a été évitée pour au moins 90 jours, voire un an, puisque la nouvelle ministre a annoncé son intention, le 18 octobre dernier, de classer le bâtiment. Cependant, la bataille n'est toujours pas gagnée pour les défenseurs du patrimoine : le classement n'est pas chose faite.

Un retour en arrière

L'édifice et le site appartenaient aux Oblates de Béthanie jusqu'en 2015 ; elles les avaient acquis en 1967 des mains des Soeurs missionnaires de l'Immaculée-Conception. À l'origine, ce chef-d'oeuvre architectural, conçu par Jean-Omer Marchand et Samuel S. Haskell, a été construit pour un homme d'affaires de la région, Georges-Siméon Théberge. Le notaire Ernest Larue s'est associé à Théberge une dizaine d'années plus tard.

En 2015, les Oblates de Béthanie ont donné le château Beauce à la Société Alzheimer Chaudière-Appalaches, l'actuel propriétaire. Avant de pouvoir lui céder gratuitement le bâtiment, les Oblates avaient dû faire lever en Cour supérieure l'obligation de transférer la propriété et les meubles à une autre communauté religieuse. En 1932, c'est ce qu'avaient prévu Théberge et Larue dans le contrat de donation aux Soeurs missionnaires de l'Immaculée-Conception.

La Société Alzheimer Chaudière-Appalaches, n'étant pas parvenue à recueillir les fonds pour mettre l'édifice aux normes, a été approchée par Gestion TRI. Idéalement, la Société aurait voulu que ce soit la Ville de Sainte-Marie qui acquière le château Beauce, ce que cette dernière a refusé. 

Gestion TRI souhaite acquérir le bâtiment pour le raser et pour y construire deux édifices contenant chacun 24 unités d'habitations dites de « haut de gamme » avec, en prime, un stationnement intérieur. Gestion TRI et Yvan Roy avaient posé leur condition : l'entreprise achètera l'entièreté du site du Château Beauce si le conseil municipal autorise sa destruction.

Le 10 septembre, le conseil municipal s'est plié aux exigences du promoteur immobilier. Selon nos informations, la Société Alzheimer Chaudière-Appalaches est prête à vendre les bâtiments et le terrain à Gestion TRI pour moins de 150 000 $, alors que la valeur totale de la propriété s'élève à 1 173 800 $. Aucune transaction n'a été conclue entre les parties pour le moment, puisque les bâtiments ne sont toujours pas détruits.

Peu de temps après la résolution du conseil municipal, Charles Breton-Demeule et Guillaume Saint-Jean, qui sont respectivement avocat et urbaniste, ont écrit à l'ex-ministre de la Culture et des Communications, Marie Montpetit, pour qu'elle active une disposition de la Loi sur le patrimoine culturel faisant en sorte de suspendre les travaux durant 30 jours au maximum. Les deux hommes ont eu gain de cause.

La Société Alzheimer et Sainte-Marie manquent à leur devoir, selon le GIRAM

D'abord, le GIRAM et ses représentants, Gaston Cadrin (vice-président au Patrimoine) et Pierre-Paul Sénéchal (président), trouvent inacceptable que la Société Alzheimer Chaudière-Appalaches veuillent vendre à rabais le Château Beauce à un promoteur immobilier promettant sa destruction. MM. Cardin et Sénéchal estiment que la Société manque à son « devoir moral » envers ses donateurs, les Oblates de Béthanie. Celles-ci lui ont donné ce chef-d'oeuvre sacré, de dire les deux hommes, pour assurer la survie du patrimoine.

« Fait incompréhensible, ajoutent-ils, dans son entente avec Gestion TRI, la Société Alzheimer a oublié d'inclure les clauses de conservation minimale de certains bâtiments afin de les intégrer harmonieusement à une nouvelle construction. Cela aurait au moins assuré un plus grand respect envers l'héritage reçu des religieuses. »

Ensuite, MM. Cadrin et Sénéchal soulignent que la décision du conseil municipal entre en contradiction avec le Schéma d'aménagement et de développement de la MRC de La Nouvelle-Beauce dont Sainte-Marie est le chef-lieu.

Dans ce plan, il est écrit : « les patrimoines naturels, culturels, écologiques et esthétiques de La Nouvelle-Beauce constituent une richesse que l'on se doit de sauvegarder. Chaque atteinte à ce patrimoine contribue à banaliser ce paysage et à lui en faire perdre sa signification. » De surcroît, le plan identifie la rue Notre-Dame, où est situé le Château Beauce, comme un secteur qui « offre une succession de paysages et un bâti patrimonial exceptionnel ». 

Les recommandations du GIRAM

Intéressé par les solutions concrètes, le Groupe d'initiatives et de recherches appliquées a plusieurs recommandations à formuler aux divers intervenants.

Au ministère de la Culture et des Communications, le Groupe réitère sa demande de classer le site et le bâtiment du château Beauce en tant que biens et site patrimoniaux. Il lui demande aussi d'appliquer une aire de protection de 152 mètres autour de l'église de Sainte-Marie afin de « protéger l'ensemble institutionnel périphérique à ce bien reconnu nationalement ».

À la Société Alzheimer Chaudière-Appalaches, le Groupe demande de respecter la volonté des Oblates de Béthanie, les donateurs. Il est persuadé qu'un classement du site et du bâtiment sera assorti d'une aide gouvernementale appropriée, ce qui pourrait aider la Société à aller de l'avant avec son projet initial, celui d'aménager une résidence pour personnes ayant des troubles cognitifs. Le Groupe demande aussi à la Société d'intégrer le mobilier et les tableaux du château Beauce à un quelque projet de réhabilitation et de rendre occasionnellement quelques pièces disponibles au public.

Enfin, le Groupe d'initiatives et de recherches appliquées souhaite que la Ville de Sainte-Marie revienne sur sa décision d'autoriser la destruction du château Beauce. « Il faut se scandaliser qu'à la veille de son 275e anniversaire, Sainte-Marie amorce ses célébrations en décrétant la liquidation d'un de ses monuments historiques phares. » La municipalité devrait aussi, selon le Groupe, se doter d'un règlement de démolition dont le processus serait « ouvert et transparent ».

 

 

 

 

 

 

commentairesCommentaires

1

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  • G
    Gaetan
    temps Il y a 5 ans
    qu'est-ce que ça apporte une vieille bâtisse que plus personne ne veut et surtout ne veulent plus payer pour son entretien qui coute une fortune.
    Les gens qui veulent la garder ont t'il l'argent pour l'entretenir ou ils iront piger dans les poches des contribuables pour satisfaire leur rêves de garder cette vieille bâtisse.
    Le patrimoine c'est bien beau mais pas a n'importe quel prix.

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