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Je t'aime à coup d'amour

durée 09h28
13 février 2017
Bianka Champagne, M.A., Sexologue-psychothérapeute et praticienne en IMO
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
Bianka Champagne, M.A., Sexologue-psychothérapeute et praticienne en IMO

Je t'aime à coup d'amour

Je t’aime tellement trop que j’ai…

Tu es tellement désirable que j’ai…

Tu es si sexy que j’ai…

Ce n’est pas de ma faute si j’ai…

… Que j’ai omis d’écouter le non que tu m’as dit

… Que j’ai transgressé tes limites

… Que j’ai manqué de respect à toi que j’aime

… Que j’ai choisi de ne pas voir la douleur sur ton visage

… Que j’ai pris sans réellement te regarder et te considérer pour mon propre « plaisir »

… Que j’ai préférer partir en te laissant seule avec la souffrance de ce moment intiment douloureux

Malheureusement, ces lignes dépeignent une réalité trop présente chez des couples. Ces partenaires qui se disent : « Je t’aime » sans prendre en considération les différences de l’être aimé. Parler d’intimité, de plaisir sexuel et de sexualité sainement crée un malaise perceptible entre les amoureux ou avec les amis significatifs. Pour plusieurs, mettre et maintenir ses limites est difficile. Pour certains, respecter l’autre dans ses limites est moins important que ses propres plaisirs et impulsions. La violence conjugale est quant à elle cachée et honteuse. Il en résulte inévitablement que la violence sexuelle entre les partenaires est la violence la plus difficile à nommer par son caractère intime au couple. L’ignorance, la méconnaissance, l’incertitude, la non-reconnaissance de l’acte répréhensible font que la violence sexuelle vécue demeure scellée à l’intérieur de soi. Quoi dire, comment le dire quand la honte et la culpabilité sont liées à un sentiment d’impuissance et scellées par des tabous et des fausses croyances. Ce mélange ajoute un poids supplémentaire au silence gardé par peur d’être jugé(e), indépendamment du sexe de la victime et de la personne qui agresse.

La notion de consentement demeure obligatoire au sein du couple pour que le plaisir de s’amuser sexuellement soit présent. Si un contact sexuel ou un rapport sexuel est fait sans l’accord du partenaire, nous parlons de violence sexuelle. Elle se décrit comme toute forme de violence, perpétrée par le biais de pratiques sexuelles ou en ciblant la sexualité. C’est imposer des attitudes, des paroles ou des gestes à caractère sexuel contre la volonté ou sans le consentement du partenaire. Le consentement est un vrai oui évident en parole et dans la gestuelle. Le silence n’est en aucun cas un signe de consentement. Souvent, aucune force physique évidente n'est utilisée mais plutôt la manipulation ou la personne force la victime à faire un acte contre son gré. La violence sexuelle se retrouve dans toutes les formes de violence soit verbale, psychologique, physique et économique.

Adhérer aux stéréotypes et aux fausses croyances sexuelles sans les remettre en question favorise le maintien du déséquilibre entre les hommes et les femmes ainsi que dans les couples. Par exemple, la notion du devoir conjugal est abolie depuis 1983. Ceci veut dire qu’une agression sexuelle entre partenaire est reconnue comme une infraction sexuelle au code criminel canadien. La violence sexuelle au sein d’un couple qui se cache derrière un : « Je t’aime à coup d’amour » est douloureux et crée de la confusion entre la haine et l’amour envers la personne qui perpétue ces gestes et paroles sexuelles de non amour.

Si vous avez des doutes à savoir si vous êtes victime ou si vous êtes la personne qui utilise la violence sexuelle, consultez un professionnel en qui vous avez confiance. Osez cette démarche pour apprendre à démontrer son amour et à le recevoir de façon à le faire grandir pour vivre la St- Valentin à tous les jours.

        

 
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