Savoir choisir ses risques
Côme Simard
Offert par Les Affaires Bernard Mooney. Édition du 21 Mars 2015
Dans notre monde, il y a une tendance sociale profonde vers la recherche du risque zéro. Parents, politiciens, chercheurs, bureaucrates, éditorialistes, etc. sont prêts à tout pour réduire les écueils à néant, quels que soient les coûts et les conséquences directes et secondaires de ce choix.
Dans le placement, cela se reflète par exemple dans le travail des organismes de réglementation, dont le pouvoir a été décuplé depuis quelques années, dans le but de «purifier» au maximum l'industrie financière.
Il y aurait bien des choses à décrier quant à cette tendance. Toutefois, l'important est de constater, à titre d'investisseur et d'épargnant, que vous ne pouvez pas vous faire croire que les risques n'existent pas. Peu importe votre type d'investisseur, votre profil et votre approche, désolé, mais vous devez vous exposer à des risques. Vous n'avez pas le choix.
Votre choix réside dans leur reconnaissance et leur gestion. Mais pour arriver à cela, il faut savoir les assumer froidement.
Deux types de risques pertinents
L'idée principale qui sous-tend le concept de risque, c'est qu'on ne connaît pas l'avenir, point. On peut arriver à croire bien des choses concernant notre capacité de prédire ce qui adviendra, par exemple, à une entreprise d'ici 10 ans. Mais la réalité, c'est que, malgré notre expérience, notre travail et le sérieux de notre démarche, on ne peut pas être certain. Impossible.
De plus, contrairement à ce qu'on enseigne en finances dans les grandes universités, il est impossible de cerner totalement le risque de façon quantitative. Autrement dit, quel que soit votre penchant pour les maths, vous ne pouvez le mesurer complètement.
Et le danger prend plusieurs visages. Dans un commentaire publié l'automne dernier, Howard Marks, célèbre gestionnaire d'Oaktree Capital, mentionne 24 formes de risques, de crédit, de liquidité, etc. Parmi tous ces périls, deux types sont particulièrement pertinents.
Il y a le danger fondamental auquel est exposé l'investisseur boursier, à savoir celui de perdre du capital de façon permanente. Cela peut empêcher de dormir un investisseur à long terme comme moi.
En effet, lorsque j'achète des actions d'une société, si je me trompe dans mon analyse, je pourrais subir une perte de capital permanente. Ce qui est très différent de la perte passagère liée à la fluctuation boursière.
Par exemple, au début de 2009, en pleine crise financière, je vous le rappelle, j'ai acheté des actions d'une société que je suivais depuis de nombreuses années. Pour une fois, en raison de la dégringolade des Bourses, je pouvais l'acheter à un prix qui me semblait attrayant.
Selon mon analyse, le titre avait un bon potentiel d'appréciation, pouvant atteindre les 35 $ US d'ici trois à cinq ans, sur la base d'hypothèses modérées. Or, j'ai acheté le titre à environ 16 $ US (après avoir vu à 50 $ US). Si j'avais raison, je doublerais mon capital sur cinq ans, au maximum, ce qui est habituellement mon objectif.
Quelques jours plus tard, le titre a atteint 9 $ US. Sur papier, j'avais perdu plus de 40 %, mais ce n'était pas une perte permanente parce qu'elle n'était pas liée à la valeur intrinsèque de l'entreprise. Trois ans plus tard, le titre avait plus que doublé. Les très bons résultats financiers de la société ont confirmé mon analyse.
Dans ce cas précis, il était facile d'être patient. En effet, la Bourse était en crise et tous les titres baissaient, peu importe leur qualité et leur performance. Ce n'est pas toujours aussi facile de différencier une simple fluctuation d'une perte permanente.
Manquer d'argent à la retraite, le pire des dangers
En fait, pour évaluer ce danger et son impact, il faut se concentrer à 100 % sur la performance économique de l'entreprise. Si cette dernière est décevante et livre des résultats inférieurs à nos prévisions, nos chances de perte permanente sont très grandes.
Le second danger ciblé par Howard Marks est encore plus subtil et menace surtout les épargnants. C'est celui de ne pas prendre assez de... risques! Les gens qui craignent la Bourse et qui se réfugient dans les titres à revenu fixe croient qu'ils peuvent dormir en paix. C'est une illusion.
Ces investisseurs courent un grave danger, d'autant plus important qu'il est sous-estimé : celui de manquer d'argent à la retraite, faute de rendement. Quand je dis cela, je ne veux même pas parler précisément de l'objectif d'amasser un capital important pour jouir d'une belle retraite. Je parle tout simplement de conserver son pouvoir d'achat à long terme.
On parle beaucoup de déflation, mais il ne faut pas oublier que l'indice des prix à la consommation est plus élevé que le rendement avant impôts de bien des placements populaires auprès des épargnants. Ce qui signifie que ces derniers, en plus de ne pas avoir de rendement attrayant, subissent une érosion systématique, année après année, de leur pouvoir d'achat.
Autrement dit, ces personnes s'appauvrissent chaque année !
Vous voyez l'ironie cruelle : alors qu'ils croient ne pas subir de risque, ils assument le plus important qui soit.
C'est pour cela qu'il faut cesser de se faire croire qu'on peut éviter les risques. C'est tout simplement faux. On peut juste les choisir. Alors, faites-le avec sagesse.
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