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Billet 3 de 3: Jour de sortie!

durée 12h48
22 décembre 2015
duréeTemps de lecture 4 minutes
Par
Julie DeBlois

NDLR: Julie DeBlois a appris en octobre dernier qu’elle était atteinte d’un cancer du col de l’utérus de type « Adénocarcinome », soit une forme agressive de la maladie. Puisque celle-ci a accepté de partager son expérience au quotidien face à cette maladie, EnBeauce.com diffuse l'intégralité de ses textes dans la section Blogues.

Dimanche le 13 décembre. Ce matin, je me réveille et je sens... la faim! Et comme le dit si bien la chanson dans Astérix et Cléopâtre : quand l'appétit va, tout va!

En attendant impatiemment mon déjeuner pour le dévorer (oui, ça se dévore, un déjeuner d'hôpital... quand on a faim!), l'infirmière est venue pour retirer ma sonde. À part le fait que c'était très pratique de ne jamais avoir à me rendre à la salle de bain, ce n’était pas super confortable lorsque je marchais et c'était plus encombrant qu'autre chose.

À partir de là, j'avais un défi à relever pour avoir mon congé de l'hôpital : je devais « prouver » que ma vessie n'était pas paresseuse (car suite à mon opération, il y avait un risque que ma vessie ne fonctionne pas par elle-même, ou très peu).

Ainsi, à chaque fois que j'allais uriner, je devais appeler l'infirmière pour faire un Bladder test (c'est exactement comme une échographie pour femme enceinte, mais plutôt que de montrer un beau tit bébé, ça indique la quantité d'urine restant dans la vessie).

Le chiffre magique, c'était 100 ml.

À mon premier test, j'étais à 220ml!! Le docteur de garde m'a prévenue que si je n'atteignais pas 100 ml dans la journée, je devrais apprendre à faire des cathétérismes par moi-même (une méthode qui permet de vider soi-même sa vessie en passant un tube par l'urètre) et que je devrais passer une nuit de plus à l'hôpital.

Euh....NON MERCI!!! PAS QUESTION QUE JE ME RENDE LÀ!!

J'ai regardé le docteur droit dans les yeux en disant : ça n'arrivera pas, on n'ira pas jusque-là, croyez-moi!

(Et croyez-moi, je me suis parlée et automotivée pour que ça n'arrive surtout pas!).

À mon 4e test, j'étais à 74ml.

Voilà! Mon billet de sortie! On dirait que je venais de gagner un concours. Yé!

Entre-temps, j'ai osé regarder ma plaie. On m'avait retiré le pansement le samedi après-midi, mais à ce moment, je n'osais pas regarder, j'avais un peu peur de voir ça « en vrai ». Je savais que c'était fermé avec des agrafes. Ouch... Je ne voulais pas trop voir.

Ce dimanche matin là, je me sentais en forme avec la nouvelle de ma sortie (c'est fou comme tout se passe entre les 2 oreilles!). Alors j'ai regardé.

Bon. Ben je ne vous le cacherai pas : c'est pas très chic. Pas très sexy. Et quand même impressionnant d'être « brochée » ainsi!

Mais disons-le : j'allais passer les prochaines semaines en pyjama carotté, avec mes bas anti-embolli pis des pantoufles en fantex. Alors oublions le côté esthétique de mon apparence, c'était peine perdue; les broches ne faisaient que compléter l'ensemble!

(PS: Au moment d'écrire ces lignes, les agrafes ont été retirées ce matin! Quel soulagement, ça tire beaucoup moins maintenant! Ça fait toute une différence!)

J'ai donc fait mes bagages (en fait, ma mère a fait mes bagages-merci m'man!) et pendant ce temps, toute contente d'être libérée, j'ai pensé à ce jour où nous avions reçu la nouvelle concernant l'état de Martin (si vous ne l'avez pas déjà fait, je vous invite à lire la section de ce site intitulée « Le jour le plus long »). J'y écris que lorsque le médecin nous avait annoncé la nouvelle, comme quoi les jours de Martin étaient comptés, j'aurais désiré plus que tout au monde être de l'autre côté de la porte de chambre d'hôpital, là où les gens préparaient leurs bagages et s'apprêtaient à quitter l'hôpital, finalement guéris de leurs maux.

Cette fois, je sortais de l'hôpital, le cœur léger, avec de belles nouvelles. En me dirigeant vers les ascenseurs, je me disais que derrière l'une de ces portes, des gens apprenaient peut-être une mauvaise nouvelle qui allait changer leur vie.... mes sentiments étaient mitigés.

Nous avons donc pris la route tous les 3, pour rentrer à la maison à Thetford.

Nous sommes le lundi 21 décembre et j'ai fait ma première sortie dehors aujourd'hui, après 8 jours dans la maison en pyjama, à passer du salon, à la chambre, à la salle à dîner.... au salon, puis à la chambre...

Je dors 2.5heures tous les après-midi (je pense que mon corps en a besoin!) et je me sens très relaxe.

Je ne peux rien soulever, ni conduire la voiture, et je marche lentement, un peu coubée, mais je vois une amélioration chaque jour et c'est très encourageant!

Je dois en profiter pour remercier infiniment ma mère et Richard qui ont passé tout ce temps à Québec, afin d'être près de moi tout au long de mon séjour à l'hôpital. Par chance qu'ils étaient bien hébergés à l'hôtel du Vieux Québec!

Cette présence m'a beaucoup aidée dans les moments plus difficiles (surtout le samedi!) et c'est lorsque nous vivons ce genre d'expérience que nous réalisons l'importance d'être bien entourée!

MERCI encore pour votre précieuse présence!

Et maintenant, on regarde en avant! Le temps des fêtes arrivent, de beaux moments en famille sont à venir et croyez-moi, même si je ne suis pas à mon meilleur, j'en profiterai autant que faire se peut!!

C'est à la fin janvier ou au début de février que je rencontrerai mon oncologue et serai fixée sur l'état de mes ganglions... une autre histoire à suivre, mais d'ici là, on y va au jour le jour...

Je commence à être pas mal bonne avec le concept!

Pour connaître la suite de l'histoire dans l'ordre chronologique, consultez les textes à partir du bas de page dans le blogue“Face au cancer: la vie selon Julie” (ici).

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