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Est-ce la fin pour Donald Trump?

durée 18h00
26 octobre 2020
duréeTemps de lecture 4 minutes
Par
Pier Dutil

EST-CE LA FIN POUR DONALD TRUMP?

Malgré mon âge vénérable, je ne me souviens pas qu’une élection dans un pays étranger ait attiré autant l’attention que l’actuelle élection américaine de mardi prochain et cela partout sur la planète.

Il faut dire que la personnalité de l’actuel Président américain, Donald Trump, et le bilan de son premier mandat y sont pour quelque chose.

Un mandat chaotique  

Au cours des quatre dernières années, Donald Trump, qui s’était fait élire en promettant de rendre sa grandeur à son pays avec son slogan «Make America great again», a créé le chaos partout où il est intervenu.

Jamais la population américaine n’a été autant divisée qu’actuellement. De plus, Donald Trump s’est brouillé avec la majorité des pays alliés des États-Unis et a proclamé son admiration pour des despotes comme les Présidents russe Vladimir Poutine et nord-coréen Kim Jong-un.

Tout au long de son mandat, après avoir nommé des Ministres et des collaborateurs qu’il n’hésitait pas à louanger lors de leurs nominations, Donald Trump les affublait d’insultes lors de leurs congédiements ou de leurs démissions, les traitant tous d’incompétents. Ce fut le cas, entre autres, du Procureur général Jeff Sessions, du Secrétaire d’État Ray Tillerson, du chef de cabinet John Kelley et du Secrétaire à la Défense Jim Mattis. Si toutes ces personnes étaient incompétentes, comment devrait-on qualifier celui qui les a embauchées? La réponse est simple : INCOMPÉTENT toi-même.

Quant à ses promesses électorales, à part baisser les impôts des entreprises et des plus riches, rien à signaler. Le fameux mur à la frontière mexicaine ne s’est allongé que de quelques kilomètres et les Mexicains n’ont pas déboursé un seul peso pour sa construction. Il n’est pas parvenu non plus à éliminer la réforme de la santé, l’«Obamacare», comme il souhaitait le faire.

La gestion de la pandémie  

L’un des points majeurs de cette élection est la gestion de la crise de la pandémie causée par la COVID-19. Pendant que Donald Trump s’acharnait à blâmer la Chine, l’Organisation mondiale de la santé, les Gouverneurs démocrates, à nier les propos des spécialistes de la santé publique et à rejeter tous les conseils que lui soumettaient ses proches, les États-Unis se retrouvent avec le plus lourd bilan au monde. 

Comptant plus de huit millions de cas et plus de 225 000 décès, les États-Unis, qui représentent 4 % de la population mondiale, totalisent 20 % des cas et des décès dans le monde. Et ce n’est pas fini, car, au moment d’écrire cette chronique, de 75 000 à 80 000 nouveaux cas et 1 000 nouveaux décès s’ajoutent quotidiennement.

Une élection sale 

Le déroulement de l’actuelle campagne électorale américaine passera à l’histoire comme la plus sale jamais vécue.

Plutôt que de dévoiler son programme pour un deuxième mandat, Donald Trump succombe à la paranoïa, traite ses adversaires de tous les noms, multipliant les insultes; un comportement tout à fait indigne d’un Président.

Questionné à savoir quel était son programme pour les quatre prochaines années, il s’est contenté de répondre : «Votez pour moi et je ferai des choses extraordinaires dans les années qui viennent.» Rassurant, n’est-ce pas?

À quoi doit-on s’attendre? 

J’ai observé suffisamment d’élections dans ma vie pour savoir que le seul résultat qui compte vraiment est celui dévoilé suite au dépouillement du scrutin.

En 2016, les sondages nationaux favorisaient Hilary Clinton, mais on se souvient tous de ce qui est arrivé. Même si Hilary Clinton a obtenu trois millions de votes de plus que Donald Trump, ce dernier a remporté le vote du Collège électoral, l’organisme décisif pour l’élection du Président américain. Il avait suffi que trois états (Pennsylvanie, Michigan et Wisconsin), votant généralement pour les démocrates lors des élections précédentes,  optent pour le candidat républicain et Donald Trump l’avait emporté.

Présentement, les sondages nationaux favorisent largement le candidat démocrate Joe Biden. Ce dernier dispose également d’une avance dans les trois états mentionnés précédemment et la lutte est très serrée dans des états comme la Floride, le Texas et l’Arizona. 

Autre signe d’un changement possible, plus de 50 millions d’électeurs ont déjà exercé leur droit de vote en se rendant aux urnes par anticipation ou encore en votant par la poste.

D’autres signes qui ne mentent généralement pas: le financement et la solidarité des membres du parti. Au cours du mois de septembre seulement, Joe Biden a récolté 487 M $, alors que Donald Trump  en a recueilli 248.

Si Donald Trump se dit confiant de l’emporter facilement, plusieurs sénateurs républicains, qui voient leurs sièges mis en jeu, ont commencé à se distancier du Président Trump, conscients que le fait d’y être associés est susceptible de nuire à leur réélection. 

C’est le cas de Ted Cruz, Sénateur du Texas, qui a déclaré qu’un «bain de sang» menaçait les Républicains. Pour sa part, le Sénateur du Nebraska, Ben Sasse, a ajouté : «Le milliardaire est médiocre , pas seulement en tant que Républicain, mais en tant qu’Américain. Une défaite de Donald Trump semble probable.» Les Sénateurs Lindsay Graham et Mitt Romney ont tenu des propos allant dans le même sens. Avec des amis comme ceux-là, Donald Trump n’a pas besoin de nouveaux ennemis.

Élection contestée? 

Jusqu’à date, Donald Trump a refusé de s’engager à respecter le résultat de l’élection de mardi prochain. Plusieurs irrégularités ont déjà été soulevées, mais je ne m’étendrai pas sur ces aspects présentement. Je risque d’avoir à y revenir dans les semaines qui suivront le verdict des électeurs américains.

Ne me cherchez pas mardi soir prochain, car je serai rivé à mon téléviseur et ma manette risque de devenir rouge à force de subir mes nombreux changements de canaux afin de ne rien manquer.
 

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commentairesCommentaires

1

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  • F
    F.L.
    temps Il y a 3 ans
    Cest le début pour Donald Trump.