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Histoire de sexes

durée 18h00
18 septembre 2023
duréeTemps de lecture 4 minutes
Par
Pier Dutil

Avertissement : Si, à la simple lecture du titre de cette chronique, vous commencez à ressentir des sensations en pensant vous délecter d’histoires cochonnes, je vous suggère de passer à autre chose. 

Depuis que le monde est monde

À leur naissance, les êtres humains et les animaux ont un sexe : homme ou femme pour les humains; mâle ou femelle pour les animaux.

Et, que cela vous plaise ou non, il en est ainsi depuis que le monde est monde, peu importe à laquelle des théories de la création vous adhérez.

Pourtant, malgré ces évidences il existe des gens qui essaient de nier cette réalité. Même si ces personnes ne constituent qu’une infime parcelle de la race humaine (moins de 1 %), elles font beaucoup de bruit, les médias leur accordent une importance exagérée et plusieurs dirigeants, qui craignent les moindres situations litigieuses, sont disposés à s’agenouiller et à céder à leurs demandes, même les plus farfelues.

Dernièrement, deux nouveaux cas ont fait la manchette. Les dirigeants d’une école secondaire de l’Abitibi-Témiscamingue s’apprêtaient à convertir les toilettes pour hommes ou pour femmes en toilettes mixtes, comme c’est parfois le cas dans certaines institutions collégiales et/ou universitaires.

Heureusement, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, s’est tourné sur un dix cents et est intervenu pour affirmer haut et fort qu’il n’en était pas question. «Il n’est pas question que l’on aille dans cette direction-là» d’affirmer le ministre. Il a même précisé qu’il était disposé à adopter une mesure pour interdire toute initiative du genre dans les écoles primaires et secondaires. J’avoue avoir poussé un grand soupir de soulagement.

Le deuxième cas fait référence à une école qui a envoyé une lettre aux parents d’une enseignante, expliquant que cette dernière souhaitait se faire appeler Mx (lire Mix) Martine et non pas Madame Martine comme le font les élèves lorsqu’ils s’adressent à leur professeur. 

Un show de politiciens

À l’Assemblée nationale du Québec, lors de la rentrée parlementaire, quelques Députés ont voulu sauter sur l’occasion pour se faire du capital politique.

Le chef du PQ, Paul St-Pierre-Plamondon, a même proposé la tenue d’une commission parlementaire sur la question. Je peux déjà m’imaginer le crêpage de chignons auquel donnerait lieu une telle commission.

Heureusement, Bernard Drainville n’a pas retenu cette suggestion, proposant plutôt de confier la question à un comité de «sages» qui pourraient analyser la question sans aucune considération de politique partisane. Le comité en question produirait un rapport contenant certaines recommandations et c’est seulement à ce moment que les élus pourraient débattre.

Et pour éviter que les élus tombent dans le piège de la politique partisane, pourquoi ne pas procéder par la mise en place d’un groupe d’élus non-partisan comme on l’a fait il y a plusieurs années quand est venu le temps de débattre de l’aide médicale à mourir? Le débat a pu se faire à tête reposée, sans que les participants tentent de tirer la couverte chacun de leur côté afin de se faire un certain capital politique. 

On pourrait facilement procéder de la même façon et ainsi s’assurer que le débat se fera dans le respect de toutes les opinions et avec une certaine sérénité. Nous en sortirions toutes et tous gagnants.es.

Les yeux vis-à-vis des trous

Au cas où vous en douteriez encore, je suis tout à fait opposé à l’idée de nier l’existence des sexes. Pas question pour moi de cesser d’appeler un homme un homme et une femme une femme, d’utiliser les appellations personne avec un pénis pour désigner un homme et personne avec un utérus pour désigner une femme. Pas question non plus de remplacer le mot père par parent 1 et mère par parent 2.

Cependant, je peux facilement comprendre et admettre qu’une personne née dans un corps d’homme ou de femme ne se sente pas à l’aise dans ce corps. Je suis même disposé à accepter que la personne en question entreprenne des démarches pour changer de sexe si tel est sa volonté.

Mais il ne s’agit pas ici de se contenter de se dire homme ou femme pour que le changement soit effectué. On a tous entendu parler de l’histoire des prisonniers hommes qui n’avaient qu’à prétendre être devenus femmes pour qu’on les transfère dans une prison pour femmes. Quelle vacherie pour les femmes prisonnières!

Tu n’es pas à l’aise dans un corps d’homme et tu veux devenir femme ou vice-versa? Vas-y, assumes ton choix et entreprends les démarches médicales et psychologiques reliées au changement désiré. La vie mérite d’être vécue dans un corps qui contribuera à notre bonheur.

Le jour où nos dirigeants, craignant de passer pour des gens à l’esprit obtus, sauront prendre leurs responsabilités et cesseront de se mettre à plat ventre face aux moindres demandes plus ou moins farfelues d’une infime minorité, une grande partie de la question sera réglée et celles et ceux qui assumeront leur choix en changeant de sexe pourront le faire dans un climat serein pour leur plus grand bonheur. Déjà qu’une telle démarche représente tout un défi, on devrait s’assurer que cela puisse se faire avec respect.

Dans ce débat, tout le monde aurait avantage à se mettre les yeux vis-à-vis des trous. Surtout que, homme ou femme, on voit beaucoup mieux lorsque l’on a les yeux vis-à-vis les trous.

Pensée de la semaine

Je dédie la pensée de la semaine à celles et ceux qui sentent le besoin d’intervenir dans le débat sur les changements de sexe :

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