Les leçons de Federer
Pier Dutil
La période de la rentrée scolaire est toujours propice à des réflexions sur l’importance de l’éducation et sur les orientations de nos vies.
Aujourd’hui, j’aimerais partager avec vous les trois leçons de vie que Roger Federer, l’un des plus grands joueurs de tennis au monde, toutes époques confondues, a servi aux diplômés de l’Université Darmouth, au New Hampshire, lors de la réception d’un doctorat honorifique au printemps dernier.
Première leçon
La première leçon que Roger Fédérer a tenu à partager avec les diplômés universitaires est la suivante : «Rien n’est facile dans la vie; il faut travailler fort pour s’améliorer.»
Entendre de tels propos de la part d’un athlète qui a connu une carrière phénoménale peut sembler pour le moins étrange. Tout semblait lui réussir, années après années. Il a remporté 80 % de ses matchs, 103 titres dont 20 Grands Chelems. Il a établi un record de 237 semaines consécutives au premier rang mondial et remporté des bourses totales de 130 594 339 $, cela sans tenir compte des commandites qui, elles aussi, se comptent en centaines de millions de dollars.
Pourtant, Roger Federer affirme que «Rien n’est facile dans la vie.» Ce qu’il nous faut comprendre dans cette affirmation, c’est que pour atteindre des performances comme les siennes, Federer était reconnu sur le circuit comme un des joueurs les plus appliqués, les plus travaillants, assidus sur les courts de tennis sur une base quotidienne pour travailler à améliorer son jeu, tout cela malgré un talent naturel hors du commun.
Deuxième leçon
La deuxième leçon de Federer dans son exposé se lisait ainsi : «La vie est ponctuée de hauts et de bas.»
Quand un athlète remporte 80 % de ses matchs au cours de sa carrière, je comprends qu’il y a eu beaucoup plus de hauts que de bas. Pourtant, Federer sait de quoi il parle quand il fait référence à des bas.
Après sa victoire à Wimbledon en 2012, Federer passera cinq ans sans remporter un titre majeur. Pour un champion, cela n’est pas facile. Même qu’en 2016, suite à des blessures, il sera absent des courts durant six mois. Déjà les observateurs du monde du tennis élaboraient des scénarios de retraite, prétendant qu’à la mi-trentaine, Federer était rendu au bout du rouleau.
Pourtant, quelques mois plus tard, à l’Open d’Australie en janvier 2017, Federer surprend tout le monde en l’emportant. D’autres titres suivront avant qu’il prenne finalement sa retraite en 2022, à l’âge de 42 ans.
Troisième leçon
Devenant quelque peu philosophe, Federer énonce une troisième leçon aux nouveaux diplômés : «La vie n’est pas que votre travail; soyez curieux, cultivez-vous, intéressez-vous à la philanthropie.»
Roger Federer est devenu joueur professionnel à l’âge de 17 ans seulement. Durant 25 ans, il a consacré sa vie à la pratique du tennis, son sport de prédilection.
Tout au long de sa carrière, Federer s’est associé à diverses causes pour venir en aide à des gens dans le besoin. Il est vrai que ses importants gains financiers lui permettaient d’être généreux. Mais l’on connaît tous des gens bien nantis qui demeurent près de leurs sous et qui ne répondent jamais présents lorsqu’on les sollicite lors d’une campagne de financement.
En plus de consacrer la majeure partie de sa vie à la pratique du tennis, Federer a su profiter de ses nombreux voyages à travers le monde pour s’intéresser au sort des humains. Marié à Mirka Vavrinec en 2009, le couple a quatre enfants : deux jumeaux et deux jumelles.
Morales à retenir
Lorsque l’on regarde des gens qui ont bien réussi dans leur vie professionnelle, on a souvent tendance à penser qu’ils ont été chanceux. Eh bien non! La chance à elle seule ne suffit pas. Le talent non plus.
Pour réussir ce que l’on entreprend, même si l’on est très talentueux, il faut savoir développer ce talent et cela ne se fait pas sans peine. Ça vient à force de travail, de discipline et de persévérance. Tout au long du parcours, il y aura des moments plus difficiles parce que la vie ne nous réserve pas que des victoires. Savoir se relever est nécessaire.
Enfin, même si on occupe un travail qui nous plaît, il faut mener une vie équilibrée, laissant suffisamment de place à d’autres activités, à passer du temps en famille et avec nos amis.es. Tout cela en sachant nous préoccuper du sort des gens plus vulnérables.
Si ces leçons ont pu jouer un rôle important dans la vie d’un grand athlète comme Federer, j’imagine qu’elles pourraient également jouer un grand rôle dans chacune de nos vies.
La rentrée chez nous
La rentrée scolaire dans notre région s’est déroulée dans le calme. Tant au Centre de services scolaire de la Beauce-Etchemin (CSSBE) qu’au Cégep Beauce-Appalaches (CBE), on assiste à une importante croissance du nombre d’élèves.
Si les médias nationaux font grand cas des problèmes dus au manque d’enseignants qualifiés, il semble que la situation ne soit pas catastrophique dans la région.
Au CSSBE, dans un article publié sur enBeauce.com en août dernier, le Directeur général Fabien Giguère déclarait que toutes les classes du primaire et du secondaire pouvaient compter sur un titulaire.
Sur les quelque 1 800 enseignants, seulement une trentaine n’était pas qualifiée, ce qui représente seulement 1,7 % du corps professoral. Il n’y a vraiment pas de quoi écrire à sa mère. Et il importe de mentionner que, lorsque l’on dit «pas qualifié», cela ne veut pas dire incompétent. Ces enseignants possèdent les connaissances nécessaires rattachées à la matière enseignée; il leur manque une formation en pédagogie.
Bonne rentrée à tous et bonne méditation au sujet des leçons de Federer.
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Pensée de la semaine
Je nous dédie, à toutes et tous, une pensée déjà utilisée, mais toujours pertinente, surtout dans la thématique de cette chronique :
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