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La salle de pool Chez Ben dans l’Ouest

durée 04h00
2 mai 2021
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
Pierre Morin

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN

Aujourd'hui, on l'appellerait plutôt le Salon de billard Chez Ben, mais j'ai préféré utiliser la terminologie d'autrefois, pour nous replonger davantage dans l'ambiance particulière de cette belle époque. C'était dans l'ancien secteur commercial de ce côté de la rivière, pas très loin au sud de l'église. Le restaurant Chez Ben était juste en face de la librairie de Louis-Bertrand Poulin, et voisin du barbier Fortier. Ce bâtiment existe depuis très longtemps, il y eut auparavant un magasin-restaurant qui appartenait à Albert Veilleux. C'est en 1953 que Benoit Bolduc s'en porta acquéreur. La 1re photo date des environs de 1960, on y voit la façade. J'aurais bien aimé en mettre une de meilleure qualité, mais c'est la seule que j'ai pu trouver. Il y avait à l'époque deux grands bancs devant les vitrines, beaucoup s'y assoyaient pour jaser pendant l'été. Et remarquez à droite, la chaise du cireur de chaussures qui fut en usage pendant plusieurs années. Pendant l'hiver, on la rentrait en-dedans, près de la table de snooker. Les cireurs que j'ai connus furent Réginald Roy, Richard Bureau et Jeannot Roy. Lorsque j'ai commencé à fréquenter cet endroit, en 1959, il y avait trois tables de billard, soit deux tables de pool et une grande table de snooker et de skittle. À l'avant, près des fenêtres, il y avait deux tables à cartes très populaires. Il y avait sur le côté nord un grand comptoir-lunch bordé d'une rangée de tabourets pivotants sur lesquels s'assoyaient en priorité ceux qui désiraient manger. Ce n'était pas vraiment un restaurant mais plutôt un comptoir-lunch comme commodité complémentaire pour les clients qui jouaient au billard et ceux qui allaient les voir jouer. On y servait surtout des hot-dog, des hamburgers et des sandwichs. Il y avait aussi des machines à boule et, à une certaine époque, un appareil à crème glacée molle. En 1960, on y installa une autre table de billard en face de la caisse enregistreuse. Pendant les années où Benoit fut propriétaire, il y vendait aussi du tabac à pipe en feuilles qui attirait une clientèle importante de fumeurs plus âgés. L'une des journée les plus achalandées était le dimanche avant-midi, où l'endroit constituait le principal compétiteur des messes de 9h30 et de 11h. Tenancier d'un tel établissement requérait environ 15 heures de travail par jour, ce qui devenait éreintant à la longue. Alors, le propriétaire Benoit Bolduc allait arrondir ses revenus tout en prenant du repos à chaque année au cours de l'été lorsqu'il faisait la «run du tabac» et celle des pommes. Je l'ai accompagné pendant cinq ans au tabac en Ontario, où Benoit était «kiln hanger» (accrocheur de bâtons de tabac) dans les bâtiments de séchage tandis que j'étais «primer» (cueilleur de feuilles de tabac). Je l'ai fait de 1966 à 1970 pour payer mes études universitaires, mon père étant décédé en 1967. La 2e photo, vers 1955, nous présente Benoit tout souriant près des installations servant à préparer les aliments servis à son établissement. Sur la 3e photo, des amateurs de billard autour de la table, vers 1950, à l'époque où ce commerce appartenait à Albert Veilleux. C'est d'ailleurs son fils Grégoire Veilleux qu'on voit derrière le comptoir vers la fin des années '40 à la 4e photo. Pendant plusieurs années, il y eut un poste de taxi «Chez Ben» adjacent à la bâtisse (photo 5). Benoit Bolduc vendit son commerce de billard en 1980 à M. Gaétan Doyon qui l'a eu jusqu'en 1986. D'autres propriétaires se succédèrent par la suite. Aujourd'hui, l'immeuble est un édifice à appartements depuis environ 20 ans.

Photo 1 du fonds Normand De Lessard. Photos 2 et 4 du fonds Gilbert Gamache. Photo 3 du fonds Claude Loubier. Texte et recherches de Pierre Morin.


 Fondée en 1992, la Société Historique Sartigan est un organisme à but non-lucratif,
financé par les dons, dont la mission est la protection, l'interprétation, la valorisation
et la diffusion du patrimoine de Saint-Georges et de ses environs.

 


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commentairesCommentaires

4

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  • GR
    Gaston Roy
    temps Il y a 3 ans
    Quel bel époque...Personnellement, j'y ai pratiquer mon billard de 1966 à 1975 et, j`aimais bien regarder jouer les meilleurs de la Beauce dont le top , et de loin, l`auteur de cet article mais aussi des deux meilleurs livres sur le billard,soit (Technique du billard et 101 trucs de billard aux éditions de l'homme ). J'ai souvent pratiquer mon billard avec lui , je peux vous dire que mon siège n'avait pas beaucoup l'occasion de refroidir ,durant au moins quelques années. On aurait bien du plaisir et des anecdotes à se mémoriser sur le sujet...
  • MAG
    Marc-André Giroux
    temps Il y a 2 ans
    Bons souvenirs,
    Très bien fait Pierre .
  • RB
    Roger Bolduc
    temps Il y a 2 ans
    Je m'appelle Roger Bolduc et je suis le fils de Benoit Bolduc et de Lucie Gray. Je suis devenu nostalgique quand j'ai regardé ces photos et que j'ai lu ce texte. Merci à l'auteur de ce texte Pïerre Morin. J'avais 13 ou 14 ans quand mes parents ont vendu le bistro. Même si j'étais jeune quand mes parents gardaient le restaurant, je garde beaucoup de bons souvenirs. Je me souviens du sous sol ou mes parents gardaient l'inventaire et les feuilles de tabac. Il y avait aussi des pipes à vendre. Il y avait aussi le hamburger ''big ben'' qui était très bon. J'aimais beaucoup jouer aux machines à boules. J'aimais tellement jouer à ça qu'un soir, mon père m'a enfermer dans le restaurant après la fermeture et m'a donné un rouleau de 25 cents et me dit contente toi mon fils. Il est allé chez sa soeur en attendant qui habitait pas loin. Je me souviens aussi de la table de carte qui était souvent occupé. Il y avait aussi des oeufs et des saucisses dans le vinaigre. Également du fromage qu'on tranchait à mesure. Il y avait évidemment les tables de billard. J'étais le moins bon de la famille parce que je n'ai pas eu assez de temps pour pratiquer mais j'ai assez joué pour être aujourd'hui un des meilleurs parmi mes amis. Il y avait une affiche sur le mur en face de la table du centre qui affichait les meilleurs scores au staight. Si je me souviens bien et corrigez moi si je me trompe, Pierre Morin était au top avec 132 boules empochées de suite. Mes parents ont beaucoup travaillés dans ce restaurant et je les remercies.
  • PM
    Pierre Morin
    temps Il y a 2 ans
    Merci Gaston et Marc-André, vous étiez aussi de fiers compétiteurs. On a eu bien du plaisir à développer ensemble nos habiletés pour ce jeu plus difficile qu'il n'en a l'air. J'en garde un beau souvenir.
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