Installation des estacades dans la rivière Chaudière
La Ville de Beauceville pourrait faire cavalier seul
Face aux délais engendrés par le bourbier administratif dans le dossier et l'urgence de la situation, la Ville de Beauceville n'aurait d'autre choix que de procéder par elle-même à l'installation des estacades à la hauteur des Rapides-du-Diable dans la rivière Chaudière, a appris EnBeauce.com.
Ce faisant, elle passerait outre le ministère de la Sécurité publique, qui est le maître d'oeuvre dans la mise en place du dispositif, et invoquerait sa responsabilité première comme autorité municipale d'assurer la sécurité de ses citoyens ainsi que la réduction rapide des possibilités de procéder aux travaux en raison de la glace qui se forme dans le cours d'eau, pour justifier son geste.
Le maire, François Veilleux, n'a aucunement voulu confirmer cette information mais a signifié que le principal point qui sera débattu à l'ordre du jour du caucus de son conseil municipal, qui aura lieu ce soir (lundi), sera celui de l'installation des estacades.
Selon nos sources, Beauceville s'appuierait sur des articles de la Loi 122, adoptée par le gouvernement libéral en 2017, laquelle a considérablement augmenté l'autonomie et les pouvoirs des municipalités en les reconnaissant comme gouvernements de proximité.
C'est le facteur temps – ici littéralement dans les deux sens du terme, calendrier et température, qui caractérise l'urgence de l'installation du dispositif et qui force l'administration beaucevilloise à envisager cette avenue.
Ce n'est que jeudi dernier (21 novembre) que le ministre de l'Environnement, Benoit Charette, a finalement émis les certificats d'autorisation pour la mise en place de deux câbles synthétiques en aval et en amont des Rapides-du-Diable.
Ces câbles, qui proviennent d'Europe, n'auraient été commandées que le 10 novembre par le chargé de projet et responsable scientifique, Brian Morse, qui a été mandaté par le ministère de la Sécurité pour superviser l'ensemble des opérations. Il travaille en collaboration avec la firme d'experts Géniglace. Toutefois, les câbles ne seront livrés qu'en décembre.
D'ailleurs, cette décision de commander du matériel à l'extérieur du pays a été sévèrement critiquée hier par le député de Beauce-Nord, Luc Provençal, lors d'un appel logé à EnBeauce.com. L'élu provincial assure que cela a causé un délai qui aurait pu être évité puisque « l'on aurait pu prendre des câbles en acier, [produit localement ] ici même à Beauce Chaîne », un fabriquant installé à Beauceville, de dire M. Provençal
Dans les faits, si l'administration de Beauceville prend en mains l'installation, c'est un câble de chaînes qui sera utilisé. Pour l'amont, le fil devra mesurer environ 250 mètres alors que celui en aval sera 100 mètres plus court. Il faudra au préalable forer les berges pour fixer le système d'ancrage et, bonne nouvelle de ce côté, la Ville s'est entendue avec les propriétaires terriens concernés.
Trainage de pieds
Invité à réagir aux commentaires de la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbeault, qui, vendredi dernier (22 novembre) a jeté le blâme sur les autorités municipales de Beauceville du retard de mise en place des estacades parce que la Ville n'aurait pas fourni assez rapidement les informations requises pour l'octroi des certifications, le maire François Veilleux a rugi qu'il « ne porterait pas le chapeau du trainage de pieds » dans cette affaire.
« Ça fait depuis le fin du mois de septembre que l'on dit à [Brian] Morse et au MSP [ministère de la Sécurité publique] de commander les câbles mais ils ont attendu jusqu'au 10 novembre! Je vous jure que si on avait été le maître d'oeuvre là-dedans, ça aurait été installé depuis longtemps! », de fulminer le premier magistrat.
À ses yeux, la rencontre du 19 novembre à Québec avec, notamment, les haut fonctionnaires des trois ministères impliqués (Affaires municipales, Sécurité publique et Environnement) n'a pas produit grand chose, « sauf une cinquantaine de courriels ». De plus, comme si le dossier avait besoin d'un acteur supplémentaire, la Commission de la protection du territoire agricole aurait mis son grain de sel dans l'affaire.
Le maire a avoué que c'était le silence radio entre la Ville et le chargé de projet Brian Morse «depuis une dizaine de jours ». Ce soir, il fera le point avec ses collègues de la table du conseil pour la suite à donner.
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6 commentaires
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Vous dîtes n'importe quoi pour démontrer ignorance.
Le maire de Beauceville fait ce que d'autres aurait dû faire avant lui et prend les mesures qui s'imposent comme l'ont fait plusieurs villes et villages au Québec sont situés sur le bord d'un cours. Des villes comme St-Raymond, Lévis, Châteaugay , Drummondville, Nicolet prennent des mesures pour se protéger comme Beauceville .
Il est urgent d'agir . Bravo au maire de Beauceville qui fait preuve de leadership pour protéger sa population.
Le maire de Beauceville, M. François Veilleux, a pris le taureau par les cornes et s’occupe lui-même des besoins urgents de sa ville.
Les fonctionnaires n’ont rien trouvé d’autres que de commander des cables en Europe alors que le maire, M. Veilleux, les fait faire directement à Beauceville.
Bravo, M. Veilleux !