Piétoniser le centre-ville?
Pier Dutil
PIÉTONISER LE CENTRE-VILLE?
Dernièrement, des propriétaires et des gérants de plusieurs restos-bars de la 1ère avenue ont présenté une demande à la Ville de Saint-Georges pour qu’une courte portion de cette artère devienne une zone piétonnière lors des fins de semaines.
Sans même prendre le temps d’analyser cette demande, le Maire, Claude Morin, a rejeté cette suggestion, prétextant que le Ministère des Transports s’y opposerait parce que les camions en provenance du secteur ouest doivent tourner sur la 1ère avenue à la sortie du pont.
Un projet intéressant
La suggestion des promoteurs de piétonniser une section de la 1ère avenue et la possibilité d’y aménager des terrasses revêt un certain intérêt.
Il faut mentionner que cet aménagement s’étalerait tout simplement de la 118e à la 116e rue, plus précisément entre la résidence Le Jasmin et le restaurant Le Mondo, à peine trois cents mètres.
Les terrasses pourraient prendre place sur la partie trottoir, alors que la rue, libérée de la circulation, permettrait au public de se balader. Cela contribuerait à créer une ambiance festive au sein de notre centre-ville lequel, il nous faut le reconnaître, en a grandement besoin.
Après la pandémie qui a lourdement affecté les commerces et les restos-bars qui, même rouverts, ne peuvent accueillir qu’une partie de leur clientèle régulière afin de respecter la distanciation de deux mètres, cela permettrait d’ajouter des tables et ainsi accueillir plus de clients.
Ville de Saint-Georges a autorisé les restos-bars à aménager des terrasses à l’arrière, soit à proximité du stationnement situé entre la Promenade Redmond et la 1ère avenue, mais ce n’est pas très invitant de s’installer à proximité d’un stationnement. Il y a très peu de gens qui vont marcher dans ce secteur.
Des solutions
Avant d’utiliser l’argument du refus du Ministère des Transports, il faudrait vérifier qui a juridiction sur la 1ère avenue, une artère municipale et non pas provinciale.
Pourtant, il y a quelques années, on a déjà procédé à la fermeture de la 1ère avenue pour la tenue d’étapes du Tour de Beauce. On l’a également fait dans le cadre du Festival de l’Érable pour la grande coulée. À ce que je sache, il n’était pas question alors d’une permission nécessaire du Ministère des Transports.
Quant à l’argument voulant que les camions doivent emprunter la 1ère avenue à la sortie du pont, je vois deux solutions possibles. En premier lieu, les camions qui se dirigent vers Québec peuvent utiliser le pont de Notre-Dame des Pins pour aller rejoindre l’autoroute.
Deuxièmement, il est toujours possible de faire de la Promenade Redmond une rue de circulation à deux sens pour la fin de semaine, comme on l’a déjà fait à de multiples reprises. D’accord, cela risquerait de perturber quelque peu la circulation, mais pas au point de créer des bouchons interminables.
Une tendance répandue
La piétonisation de rues est une tendance qui tend à se répandre dans plusieurs villes du Québec et du monde. Parfois, la fermeture de certaines rues à la circulation est reliée à la tenue d’évènements comme le Festival de Jazz à Montréal alors que l’on ferme une importante section de la rue Ste-Catherine.
On n’hésite pas à fermer des rues aussi importantes que le boulevard René-Lévesque et la Grande-Allée à Québec pour permettra la tenue du critérium du Tour de Beauce.
À Paris, on accepte de fermer la célèbre avenue des Champs Élysées durant une journée complète pour la dernière étape du Tour de France.
Admettez avec moi que la rue Ste-Catherine, la Grande-Allée et les Champs Élysées sont des artères pas mal plus importantes qu’une toute petite section de la 1ère avenue de Saint-Georges.
J’entends déjà des voix gueuler que Saint-Georges ne se compare pas à Montréal, Québec et Paris et j’en conviens, mais ce n’est pas en pensant petit que l’on se grandit. Ma mère me disait toujours de ne pas regarder les pires que moi, mais plutôt les meilleurs et de faire comme ces derniers si je voulais me faire une place dans la vie. Maman avait raison.
On sait tous que la circulation à Saint-Georges est plutôt chaotique et que le fait d’obliger les camions à emprunter la 1ère avenue ne facilite pas la situation. De plus, entre la 118e rue et le centre sportif Lacroix-Dutil, sur une distance de moins d’un kilomètre, on doit s’immobiliser devant quatre panneaux de signalisation «ARRÊT».
Pourquoi pas?
Personnellement, j’estime que la suggestion des propriétaires et gérants de restos-bars de la 1ère avenue mérite d’être mieux accueillie qu’elle l’a été à date.
La piétonisation d’une minime partie de la 1ère avenue va déranger, va aussi susciter quelques critiques de la part de gens qui vont voir leur petite routine perturbée, mais est-ce que cela est suffisant pour ne pas tenter l’expérience?
En cette année où les commerces, restaurants et bars vivent une situation critique, pourquoi ne pas leur donner un «break» tout en menant une expérience susceptible d’animer notre centre-ville. Et si jamais l’expérience s’avérait positive, on pourrait décider d’en faire un évènement annuel.
Je suis conscient qu’il faudra réglementer le tout afin de nous assurer que cela se déroule dans l’ordre et ne donne pas lieu à des débordements perturbants et disgracieux, mais avec un peu de bonne volonté de toutes parts, l’expérience mérite d’être tentée.
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PENSÉE DE LA SEMAINE
Je dédie la pensée de la semaine au Maire Claude Morin et aux membres du Conseil municipal :
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