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Est-ce que j'aurais fait mieux?

durée 18h00
27 décembre 2021
duréeTemps de lecture 4 minutes
Par
Pier Dutil

EST-CE QUE J’AURAIS FAIT MIEUX?

 

Après 22 mois d’une pandémie qui n’en finit plus de finir et avec l’arrivée d’une menaçante cinquième vague due au variant Omicron, nos dirigeants politiques, comme ceux du monde entier, n’en finissent plus d’effectuer des virages à 180 degrés, imposant des mesures sanitaires que l’on espérait disparues à jamais.

Évidemment, cela suscite de nombreuses réactions au sein de la population en général qui, comme vous et moi, en a déjà plein son casque.

ON A LA CRITIQUE FACILE

Quand ce n’est pas nous qui sommes assis sur le siège des décideurs, il est facile de critiquer les décisions prises par nos dirigeants. Selon les intérêts de chacun, les décisions imposant des mesures sanitaires finissent pas affecter tout le monde, plus ou moins directement.

La réaction est différente si je suis propriétaire ou employé d’un bar ou d’un restaurant qui doit fermer ses portes que si je suis un consommateur qui sera privé de fréquenter son bar ou son restaurant préféré durant une certaine période.

Pour les deux premiers, s’ajoutent aux préoccupations reliées à la pandémie une préoccupation financière. Est-ce que j’aurai les moyens de passer au travers de cette crise, est-ce que la survie de mon entreprise est menacée? Pour le consommateur, la seule question qui se pose est de savoir quand je pourrai retourner prendre un verre et déguster un bon repas avec mes proches.
La société dans laquelle nous vivons nous a habitués à nous concentrer sur notre nombril. On cherche sa satisfaction personnelle et, souvent, notre comportement fait place à beaucoup d’égoïsme.

Face à une crise, nous sommes appelés à oublier notre petite personne pour privilégier le bien commun. On nous demande de faire des sacrifices pour que l’ensemble de la population soit mieux protégé. Pour plusieurs, c’est trop demander. C’est pour cela que l’on voit des gens nier l’existence de la pandémie, refuser le vaccin, ne pas respecter les mesures sanitaires, etc.

Dans le cadre d’une manifestation contre les mesures sanitaires qui se déroulait à Montréal récemment, un manifestant portait une pancarte sur laquelle il était écrit : «Il n’y a aucun virus.» En lisant cela, je n’ai pu m’empêche d’éclater de rire en me demandant sur quelle planète cet individu avait passé les derniers 22 mois.

Quand j’observe notre comportement en général, je ne puis m’empêcher de me rappeler un proverbe indien qui dit : «Avant de juger un indien, chausse ses mocassins.»

DES HUMAINS AVANT TOUT

La sévérité dont nous faisons preuve à l’égard de nos dirigeants nous amène trop souvent à oublier que, comme nous, ce sont des êtres humains.

Lorsque François Legault a pris le pouvoir au Québec à l’automne 2018, il ne s’attendait pas à devoir affronter une pandémie qui viendrait chambouler du tout au tout son horaire politique. Ce fut la même chose pour Justin Trudeau qui se retrouvait avec un Gouvernent minoritaire en 2019. 

Du jour au lendemain, les programmes politiques, les beaux projets que l’on rêvait de mettre en place se sont retrouvés sur une voie de garage puisqu’il fallait affronter un nouvel ennemi invisible : la COVID-19.

Que l’on aime ou non François Legault et Justin Trudeau, on se doit de reconnaître qu’ils ont dû s’adapter encore plus que nous à une nouvelle situation. Durant des mois, à chaque jour, nos premiers Ministres devaient tenir un point de presse pour informer la population. Et, à chaque jour, les données évoluaient dans des directions souvent impossibles à prévoir. Cela faisait porter sur leurs épaules une énorme pression et j’imagine facilement que les nuits devaient souvent être très courtes.

La semaine dernière, nos deux premiers Ministres se sont permis quelques commentaires illustrant comment ils vivaient la présente situation. Sur son site Facebook, François Legault écrivait : «Comme ma vie personnelle est pas mal publique, c’est rare qu’on me demande le samedi matin si j’ai eu une bonne semaine au bureau. Je peux vous le dire à vous, ma semaine au bureau a été assez dure. Ça fait partie de la job de premier Ministre et je ne m’en plains pas….. Mais je ne vous cacherai pas que ça m’a fait mal.»

De son côté, Justin Trudeau, moins volubile, déclarait : «À un niveau personnel, c’est épuisant. C’est tough sur ma famille, c’est tough sur moi.»

Que les deux se permettent ainsi un certain épanchement contribue à nous rappeler que François Legault et Justin Trudeau, avant d’être des politiciens, sont des êtres humains comme vous et moi. Mais, alors que c’est facile pour nous de critiquer leurs décisions sans retenue, eux, doivent faire preuve de beaucoup de retenue afin de rassurer la population.

NOUS SOMMES EN GUERRE

Le 16 décembre dernier, François Legault déclarait : «J’ai besoin de vous» laissant clairement entendre que ce ne sont pas les dirigeants politiques qui possèdent toutes les solutions. 

Le lendemain, le ministre de la Santé, Christian Dubé, ajoutait : «On est huit millions et on est à la guerre.» Et lorsqu’un peuple est en guerre, le premier devoir de chacun est de serrer les rangs pour marcher vers la victoire.

Face à la situation actuelle, je nous invite à nous poser cette question : «Est-ce que j’aurais fait mieux?»

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commentairesCommentaires

3

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  • JG
    Jean-Guy
    temps Il y a 2 ans
    Comme j’aimerais m’entretenir avec vous M Dutil...!

    De citer le président américain qui date d’une époque perdue suggère que les têtes dures Beauceronne devrait plutôt contribuer à leurs propres réalités. Le Canada n’est plus notre pays!

    J’ai aimé l’interview d’un homme de Montréal d’un âge avancé qui suggère d’arrêter d’emprisonner la vie des plus jeunes et d’arrêter d’endetter les générations à venir pour des gens en fin de vie.

    Je ne l’endosse pas mais peut-être vous qui êtes de cet âge pourriez vous prononcer.
  • V
    Vérité
    temps Il y a 2 ans
    Merci! Mr: Dutil très belle vérité ,que j'aime donc lire vos réflexions, come vous le dites facile de critiquer mais pense pas grand monde voudrait chausser leur bottines .
  • D
    dan
    temps Il y a 2 ans
    rien le tout a ete fait
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