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Qui arrêtera Netanyahou et Poutine?

durée 17h00
8 avril 2024
duréeTemps de lecture 4 minutes
Par
Pier Dutil

Si vous croyez que les conflits qui perdurent dans la bande de Gaza et en Ukraine ne nous concernent pas parce que cela se passe loin de chez nous, vous êtes dans l’erreur.

Un travailleur humanitaire Beauceron d’origine a trouvé la mort dans la bande de Gaza la semaine dernière, deux militaires volontaires québécois sont morts au combat en Ukraine et de nombreux réfugiés ukrainiens ont choisi le Québec et la Beauce pour fuir la guerre qui persiste dans leur pays d’origine.

La riposte disproportionnée d’Israël

Le 7 octobre dernier, des terroristes palestiniens, membres du groupe Hamas, ont effectué une attaque barbare en pénétrant sur le territoire israélien, assassinant et violant d’innocentes victimes civiles. Bilan : quelque 1 200 morts et plus de 200 otages.

Il était alors normal de s’attendre à une riposte de la part du Gouvernement israélien qui bénéficiait alors de l’appui massif de la plupart des pays du monde. 

Disant vouloir éliminer le Hamas, le premier Ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a lancé ses troupes à l’assaut de la bande de Gaza où vivent un peu plus de deux millions de Palestiniens. Depuis, l’armée israélienne a fait plus de 33 000 victimes, dont les deux-tiers sont des femmes et des enfants.

De plus, en isolant la population de la bande de Gaza, empêchant les organismes humanitaires de lui venir en aide, l’armée israélienne a créé une crise humanitaire qui ressemble de plus en plus à un génocide et j’utilise ce mot en toute connaissance de cause.

Le bombardement par l’armée israélienne du véhicule dans lequel circulait le Beauceron Jacob Flickinger, 33 ans, et six de ses confrères travaillant pour la World Central Kitchen (WCK), un organisme voué à l’alimentation des peuples dans le besoin, pourrait devenir la goutte qui fera déborder le vase de sympathie dont bénéficiait Israël.

Après avoir forcé près d’un million de citoyens de la bande de Gaza à abandonner maisons et villes, après avoir bombardé des milliers d’innocents, des écoles et des hôpitaux, le Gouvernement israélien voit l’appui de la communauté internationale atteindre sa limite et exiger maintenant un cessez-le-feu définitif et le retour des otages.

Après six mois, ce conflit, dont les origines remontent à plusieurs décennies, a dépassé les bornes et il ne fait plus de doute que la riposte d’Israël à l’attaque sauvage du Hamas palestinien est devenue tout à fait disproportionnée.

La communauté internationale est en train de mettre une sourdine à son appui au Gouvernement israélien de Benjamin Netanyahou maintenu au pouvoir par une frange suprémaciste de petits partis politiques d’extrême droite religieuse. D’ailleurs, même en Israël, on assiste à une remise en question populaire demandant la démission de Netanyahou et la tenue d’une élection.

Je suis conscient que le fait de critiquer le Gouvernement israélien m’expose à des accusations d’antisémitisme, mais je tiens à préciser qu’il y a une immense différence entre critiquer un Gouvernement assassin comme celui de Netanyahou et critiquer le peuple juif dans son ensemble. C’est pourquoi je persiste et je signe en accusant l’actuel Gouvernement israélien de crimes de guerre et de tentative de génocide à l’égard de la population palestinienne.

Une guerre d’usure en Ukraine

L’invasion russe en Ukraine en est à sa troisième année et le nombre des victimes ne cesse de croître.

Récemment réélu avec un appui de 87 %, Vladimir Poutine se glorifie de cette victoire illégitime suite à une élection bidon qui n’a de démocratique que de fausses apparences. Après avoir empêché des opposants sérieux de se présenter à l’élection, avoir lâchement assassiné d’autres opposants, Poutine se maintient au pouvoir en véritable despote.

Pendant ce temps, le peuple ukrainien, dirigé par son Président Volodymyr Zelensky et soutenu par sa petite armée, tient tête à la puissante armée russe. En envahissant l’Ukraine, Poutine croyait mettre la main sur ce pays en quelques jours, tout au plus en quelques semaines. Le simple fait que, après plus de deux ans, la Russie a peu progressé sur le territoire ukrainien constitue déjà une défaite pour le tsar Poutine.

Malheureusement, depuis le conflit entre Israël et le Hamas, la guerre en Ukraine a tendance à passer au deuxième rang dans l’actualité mondiale.

Pourtant, pour l’ensemble de la planète, la guerre en Ukraine revêt une menace pour la survie de la démocratie. Le soutien au peuple ukrainien par de nombreux pays semble faiblir. Malgré les beaux discours et les promesses d’aides diverses, plusieurs pays, comme le Canada, tardent à livrer le soutien promis. Dans plusieurs cas, les bottines ne suivent pas les babines.

Les pays de l’OTAN et de nombreux autres laissent le soin au peuple ukrainien et à sa petite armée de mener le combat pour préserver la démocratie en Europe. J’y vois une forme de lâcheté de la part de la communauté internationale.

En se transformant en guerre d’usure la guerre en Ukraine risque fort de profiter à la Russie. Et, si jamais Poutine en venait à atteindre son objectif en Ukraine, n’allez pas croire qu’il s’arrêtera là. 

Le Président français, Emmanuel Macron, a récemment évoqué la possibilité d’envoyer des soldats sur le territoire ukrainien pour aider l’armée de ce petit pays à repousser l’invasion russe. Aussitôt, des dirigeants d’autres pays se sont élevés contre ces propos, comme s’ils craignaient la réaction de Poutine. Malgré ses menaces, l’armée russe n’est pas en mesure de combattre l’ensemble des forces armées des pays de l’OTAN. Elle est déjà embourbée en Ukraine.

Je me prends à espérer qu’un cessez-le-feu intervienne le plus tôt possible dans la bande de Gaza, que le Hamas libère les otages israéliens afin qu’une certaine coexistence pacifique puisse voir le jour au Moyen-Orient, ce qui permettrait à la planète de centrer ses actions sur l’Ukraine afin que Poutine et son armée rentrent dans leurs terres et que la planète retrouve un certain climat de paix dont nous aurions tous besoin.

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Pensée de la semaine

Je dédie la pensée de la semaine à Netanyahou et à Poutine :

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