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LA SACRISTIE DE L'ÉGLISE SAINT-GEORGES

durée 04h00
29 décembre 2019
duréeTemps de lecture 145 minutes
Par
Pierre Morin

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN

La sacristie est l'annexe d'une église où le prêtre se prépare pour célébrer les cérémonies liturgiques. On y conserve les ornements d'église et les vases sacrés. Généralement, la personne chargée de la sacristie s'appelle le sacristain, quoique, chez nous, ce fut généralement le bedeau qui occupait cette fonction. À l'été 1900, le curé Dionne reprenait la construction de la nouvelle église restée en suspens sous le règne de son prédécesseur. Le tout débuta par l'érection de la sacristie qui fut bénite le 23 juin, en même temps que le cimetière. La première messe y fut célébrée le lendemain. On débuta par cette partie afin de permettre les offices religieux durant les travaux de parachèvement de l'église. Elle servira au culte divin jusqu'en 1902. C'est une partie très importante de l'église, située à son extrémité ouest, près du cimetière. La photo 1 nous montre l'intérieur de notre sacristie vers 1960. Il y avait du côté est un magnifique autel (photo 2, de 1913) où on célébrait parfois la messe. De plus, les baptêmes ont longtemps été célébrés à la sacristie, où étaient aménagés les fonts baptismaux nécessaires à la célébration de ce sacrement autrefois très important. Malheureusement, les lieux ont changé depuis. Le bel autel n'est plus là, il fut transporté dans le choeur de l'église suite au concile Vatican II, afin que les prêtres puissent y officier désormais face à l'auditoire. Les banquettes pour l'assistance ne sont plus là, elles furent remplacées par des chaises d'un style douteux lors de la rénovation de 1968. C'est ce qu'on voit à la photo 5, prise lors des travaux en question, on voit les montants des chaises éparpillés sur le plancher. Il reste les confessionnaux (photo 3), le chemin de croix mural qui fut dévoilé le 20 mars 1904 et de superbes vitraux (photo 4) qui furent réalisés par les artisans Fisher de Québec. Je me souviens que c'est là, à la sacristie, que nous «marchions au catéchisme» il y a 60 ans, ce qui était une préparation à la communion solennelle. À la fin, le curé nous donnait la note et nous remettait notre diplôme. On dévoila les résultats devant le groupe d'environ 100 étudiant(e)s. C'était à l'époque une rare occasion d'activité «mixte» nous donnant la chance de côtoyer les élèves de l'autre sexe. Je me souviens que cinq filles se classèrent avant qu'un gars arrive, la première étant Gisèle Bertrand. Je fus le premier des gars et lorsque je m'approchai pour recevoir mon certificat, Mgr Beaudoin me regarda et s'écria: «Enfin un gars». On apprenait par coeur le catéchisme, dont l'article 156 interdisait «les pensées et les désirs impurs». C'est probablement une telle pensée que j'ai eue lorsque j'ai vu la belle Gisèle (j'étais jeune mais pas aveugle), quoique, à mon point de vue, on aurait dû appeler ça une merveilleuse pensée. Vraiment «autres temps, autres moeurs». Les choses ont bien changé et, avec la baisse de pratique religieuse, la sacristie a perdu de son lustre et de son cachet mystique, comparé à ce qu'elle était autrefois.

Photos 1, 2 et 5 du fonds Claude Loubier. Photos 3 et 4 courtoisie de Jean-François Vachon. Texte et recherches de Pierre Morin. 


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