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LE FAMEUX HÔTEL NATIONAL DE LA DEUXIÈME AVENUE

durée 04h00
19 avril 2020
duréeTemps de lecture 142 minutes
Par
Pierre Morin

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN

Cet hôtel fut fondé par M. Napoléon Gilbert sur un terrain qu'il avait acheté en 1919 de M. Charles Grondin (photo 1, sur laquelle on voit l'enseigne indiquant le nom de «Nap Gilbert prop»). L'expérience fut décevante pour lui et, en juin 1920, il dut vendre son établissement à MM Gédéon Gagné et Béloni Poulin. Ces derniers revendirent avec profit l'immeuble en octobre 1921 à J. Gédéon Vermette qui l'opéra pendant 7 ans (photo 2). En avril 1928, c'est M. Joseph «Jos» Godbout qui s'en porta acquéreur et l'exploita pendant plusieurs années. Puis MM Syllas Berberi et Armand Veilleux de 1942 à 1945. Vers 1945, c'est un nom familier dans le domaine de l'hôtellerie, M. Ernest Murtha qui en devint propriétaire pendant environ 5 ans. Grâce à son expérience et son professionnalisme, M. Murtha a propulsé cet établissement à un summum en matière de fréquentation et de popularité. Pendant les années '40, '50 et '60, c'était l'un des hôtels les plus en vue de la région, qui avait la cote de l'association touristique provinciale pour sa bonne réputation (photo 3, celui près de la porte, s'appuyant sur 2 chaises, est le propriétaire Ernest Murtha). Au cours de cette période, la vocation principale de l'hôtel National était sa salle à diner ainsi que son expertise de 50 chambres. En 1954, il pouvait garder jusqu'à 20 pensionnaires en même temps. M. Thomas Comrie, célèbre chimiste à la Woollen Mills, y demeura une vingtaine d'années. Son voisin de chambre fut nul autre que Gilles Bernier, qui occupa la chambre 207 pendant 4 ans, à partir de son arrivée dans notre ville en 1953 jusqu'à son mariage en 1957. En fait, c'était surtout l'hôte des commis-voyageurs et des touristes. En 1955, plusieurs joueurs de baseball y séjournèrent toute une année. Il y eut une taverne (du fer à cheval) en avant et Chez Léo en arrière dans les années '70. C'est à l'hôtel National que s'arrêtaient les autobus américains Greyhound, que certains prenaient pour aller à Old Orchard, Hampton ou Boston, entre autres. C'était également un terminus pour le Québec-Central et les autobus Thibaudeau et Frères reliant Sherbrooke à Québec (photo 4). On y a aussi hébergé vers la même époque les bureaux de la compagnie de télégrammes Canadian Pacific. Afin d'offrir un bon service à la nombreuse clientèle anglophone de passage, le personnel de l'hôtel maitrisait les deux langues. Par la suite, ce commerce a changé de mains à plusieurs reprises. En furent entre autres propriétaires MM Maurice Lessard, Lucien «Bill» Cloutier, Lionel Nadeau et Lionel Thibaudeau, et finalement M. Claude Jolicoeur, qui l'exploitait lorsque l'immeuble fut la proie d'un gigantesque incendie le 20 avril 1977 (photo 5). Ce fut une perte totale et il ne fut jamais reconstruit. Depuis, ce site est occupé par le stationnement situé entre la Plomberie Brousseau et le Bar 4000. Pour ceux qui l'ont connu, ce fut un lieu de fréquentation mythique qui a laissé dans les mémoires un souvenir indélébile.

Photos 1, 2 et 5 du fonds Claude Loubier. Photos 3 et 4 du fonds Linda Champagne. Texte et recherches de Pierre Morin.


 Fondée en 1992, la Société Historique Sartigan est un organisme à but non-lucratif,
financé par les dons, dont la mission est la protection, l'interprétation, la valorisation
et la diffusion du patrimoine de Saint-Georges et de ses environs.

 


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