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La création de la paroisse de l'Assomption à Saint-Georges

durée 04h00
26 septembre 2021
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
Pierre Morin

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN

Villes et paroisses ont connu une évolution historique opposée à Saint-Georges. Les deux villes ont fusionné en 1990, tandis que la paroisse de Saint-Georges s’est scindée en deux en 1950. Celle de l’Ouest a conservé le nom d’origine alors que le côté Est est devenu la paroisse de l’Assomption de la Bienheureuse-Vierge-Marie. Pourquoi ce nom? 1950 a été proclamé Année sainte. De plus, le dogme de l’Assomption (de la Vierge Marie) a été décrété par l’Église le 1er novembre 1950. Est-ce la raison pour laquelle on a choisi ce nom? C’est dans les années ‘40 qu’on a commencé à parler d’une nouvelle paroisse dans l’Est. L’idée a fait son chemin, lentement mais sûrement. En fait, il y avait déjà, depuis 1946, la municipalité de St-Georges-Est paroisse tout en périphérie de Ville de St-Georges. Les citoyens se plaignaient que l’église était trop loin (dans l’ouest) et espéraient qu’on en construise une autre dans l’Est, pour être plus proches. Au 19e siècle, on érigeait généralement les écoles près de l’église, comme ce fut le cas à Saint-Joseph et à Saint-Georges. Jusqu’en 1952, il n’y avait pas de véritable école du côté Est (sauf quelques écoles de rang), les enfants devant fréquenter le couvent et le collège de l’Ouest, tout comme l’église. Pourtant, le coté Est ne cessait de se développer et sa population s’accroissait sans cesse. À l’été 1945, Maurice Duplessis vint rencontrer le puissant Édouard Lacroix à Saint-Georges, en vue de l’amadouer pour l’élection partielle prévue dans la Beauce pour les mois suivants. Voici quelques-unes des exigences posées par Lacroix, selon sa biographie publiée en 2004: «Comme je veux que St-Georges bénéficie de ma retraite, on va commencer par diviser la paroisse en deux (...). Ensuite, je vais m’occuper de faire construire une église à mon goût. De ton côté tu vas tâcher de nous faire avoir un évêché (...). Pour avoir la Beauce, tu vas aussi payer cent pour cent de la construction de deux écoles publiques...». Les engagements de Lacroix ont été réalisés, mais on n’a jamais eu d’évêché. Le 6 avril 1948, le conseil de la municipalité de Saint-Georges Est paroisse a adopté une résolution demandant la construction d’une nouvelle église et la création d’une nouvelle paroisse détachée de celle de l’Ouest. Le 17 février 1949, le maire de Ville de Saint-Georges Rolland Veilleux envoie à l’Archevêché une pétition de 198 citoyens demandant la même chose. Finalement, l’archevêque Maurice Roy finit par céder et décrète l’érection canonique de la paroisse de l’Assomption le 22 juin 1950. C’est parti! Selon l’autre biographie publiée en 1989, «C’est avec enthousiasme qu’il (Lacroix) s’engage dans l’aventure de la fondation de la paroisse St-Georges, et surtout, dans le projet de construction de l’église paroissiale. Cela constitue pour lui un véritable délassement (...). Édouard Lacroix, qui aime prendre les choses en main, élaborer des projets et les réaliser, fait construire, de la même façon, deux écoles à Saint-Georges: l’école de l’Assomption, appelée aujourd’hui l’école des Petits Castors, ainsi que le couvent de l’Assomption, connu comme l’école Arc-en-ciel, situées toutes deux sur le boulevard Lacroix (...) Il participera par la suite à la construction de l’école Lacroix...». Évolution plutôt paradoxale: on a créé une deuxième paroisse à St-Georges en 1950 sous prétexte que la population totale était trop élevée pour une seule église. Mais aujourd’hui, avec la baisse drastique de la pratique religieuse et la pénurie de prêtres, on assiste à des regroupements de paroisses. Pourra-t-on encore longtemps supporter deux imposantes églises à Saint-Georges?
Photo 2 École des Petits-Castors. Photo 3 Couvent de l’Assomption en construction en 1952. Photo 4 École Aquarelle (auparavant l’assomption). 5 École Lacroix construite en 1959.

Photos du fonds Claude Loubier. Texte et recherches de Pierre Morin.


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