Nous avons déjà publié un texte concernant de très anciens édifices ayant appartenu à Ferdinand Morisset, qui étaient situés dans le secteur de l’église Saint-Georges (photo 1). Ces immeubles furent érigés vers 1888-89. Ferdinand est décédé en 1898. Ses deux fils François et Louis firent donc leur premières armes dans le magasin familial de la 1re avenue, qu’ils opérèrent dans leur jeune âge, avec leur mère, après le décès de leur père survenu en 1898. Les filles Morisset, Fernande et Caroline, épousèrent respectivement Arsène et Aloysus Dionne au cours de l’année 1904. Leur mère, ayant vendu le magasin général en 1903, celle-ci retourna vivre dans son village natal, Saint-Michel de Bellechasse, vers 1909. Mais les frères Morisset , qui avaient un sens développé des affaires, épaulés par leurs beaux-frères Arsène et Aloysus de même qu’un autre Dionne, Amédée, furent très actifs dans le domaine des investissements commerciaux à Saint-Georges. Ils faisaient affaires sous le nom de «Morisset et frère», société commerciale dûment enregistrée. Arsène Dionne a possédé un magasin général dans le secteur, dans le bel édifice à la tourelle de la 2e photo. En 1909, Dionne le vendit à Alfred Catellier, mais les affaires tournèrent mal pour ce dernier car le secteur fut ravagé par un grave incendie en 1917. Morisset et frère rachetèrent le terrain le 16 novembre 1918 au prix de 1400$ et le revendirent à Arsène Dionne le 29 septembre 1919 au prix de 2000$. De nombreuses transactions immobilières eurent lieu dans ce secteur entre 1905 et 1920 entre les Dionne, les Morisset et les Catellier, un vrai jeu de chaises musicales au cours duquel les uns et les autres se partageaient les immeubles du coin. Mais à partir de 1919, les frères Morisset étendirent leurs activités commerciales et immobilières du côté Est de la rivière. Ils devinrent marchands d’automobile et obtinrent une franchise de véhicules Dodge, sous le nom de Morisset et Frère Dodge Brothers (photo 3). Ils vendaient ces autos mais s’allièrent au mécanicien Louis-Elzéar Boucher sous le nom de Morisset et Boucher qui s’occupait du service et de la mécanique (photo 4). Ils ont même mis la main sur le gros édifice où Chrysolophe Rodrigue avait exploité un garage au coin de la 2e avenue et de la 118e rue (photo 5) et l’ont remis en vente dès le mois de mars 1919 (photo 6). C’est Alfred Lapointe qui s’en est porté acquéreur en décembre de la même année (photo 7). Le garage changea de mains à quelques reprises et c’est nul autre que l’investisseur Béloni Poulin qui l’acheta lors de sa vente en justice le 1 août 1924 (au prix de 2010$) et qui le posséda jusqu’en 1945, date à laquelle ce garage fut démoli.
Un autre coup fumant réussi par les frères Morisset fut celui de l’achat de l’édifice du fameux hôtel Maguire (de Mme Emma Maguire) le 26 mai 1922, gros immeuble en briques juste en face du premier pont de fer. Ils le revendirent à une Banque seulement 6 mois plus tard (le 26 mai 1922) au prix de 11,500$, somme substantielle à l’époque. On voit l’immeuble en question à la photo 8, vers 1925, la Banque Canadienne Nationale. Peu de temps plus tard, les deux frères Morisset déménagèrent à Québec où ils sont devenus des personnages importants et respectés. Ils ont eu là aussi un imposant garage de vente d’autos Dodge Chrysler. Louis a démarré les Teintureries Françaises en 1931 et François est devenus propriétaire du Magasin J.B. Laliberté en 1950. Les premiers (Teintureries) existent toujours mais Laliberté a fermé en 2020.
Photos 1, 2 et 5 du fonds Claude Loubier. Recherches de Pierre Morin et Paulin Poirier. Texte de Pierre Morin.
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