Rencontre
Revivre après un traumatisme crânien: le parcours inspirant de Jonathan Coulombe
Le Georgien Jonathan Coulombe a été victime d’un accident de voiture le 27 novembre 2002. Ce jour-là, sa vie a basculé.
Il était en voiture avec sa petite amie de l’époque lorsqu’il s’est fait couper le chemin, en plein après-midi, par une dame qui ne l’a pas vue. Il avait 20 ans et venait d’emménager dans son propre appartement. Il a subi un traumatisme crânien sévère qui a bouleversé son quotidien.
Jonathan a été hospitalisé d’urgence à l’hôpital l’Enfant-Jésus à Québec. Il a passé plusieurs jours en soins intensifs, des mois dans le coma et 11 mois en réadaptation. « Quand on m’a dit “Ça va être dur, il faut tout que tu ré-apprennes”, je me suis dit “Ah ok”, sans plus. Mais après, à chaque chose que je faisais, je ne m'endurais pas », a raconté Jonathan en rencontre avec EnBeauce.com concernant son parcours de réadaptation.
Ensuite, il a habité quatre ans chez sa maman, avant de déménager dans une Résidence pour personnes âgées à Saint-Georges. C’est seulement depuis le 1er juillet dernier, soit 23 ans plus tard, que Jonathan habite dans un appartement seul et sans supervision. Une belle victoire et une grande fierté pour le Beauceron de 43 ans.
Un organisme indispensable
Quelques années après son accident, Jonathan et sa mère Nathalie ont découvert l’organisme Servio, qui s’appelait alors l'Association des TCC des deux rives. « On offre beaucoup d’activités quotidiennes, mais on offre aussi du soutien à domicile. (...) On fait aussi du répit en communauté, en centre de jour, du répit pour les proches aidants », a précisé Simon Demers, directeur adjoint rive-sud chez Servio.
Cet organisme a permis à Jonathan de rencontrer d’autres personnes vivant avec les mêmes problématiques et d’avoir accès à de nombreux services. Il a également permis à Nathalie de rencontrer d’autres proches aidants et de se sentir moins seule dans cette épreuve. « Ça fait du bien de voir qu’on est pas tout seul », a mentionné la maman. « En tout cas Servio s’occupe aussi bien des proches aidants que des traumatisés crâniens.»
Encore aujourd’hui, mère et fils utilisent les services de l’organisme à Saint-Georges.
Les deuils au travers des victoires
Au fil des années, Jonathan a connu plusieurs victoires, mais également des deuils et sa mère aussi. « J’ai dû faire le deuil de mon ancien fils avant 20 ans, ça a été un gros deuil pour moi », a confié Nathalie. « J’ai fait le deuil de tout ce qu’il était capable de faire physiquement. Et lui, Jonathan, il en fait tous les jours. »
L’un des deuils les plus importants qu’il a traversé est notamment celui de son permis de conduire. « C’est un deuil parce qu’il aura plus jamais l’autonomie de pouvoir se déplacer seul », a ajouté sa mère. Il a dû également faire le deuil de plusieurs amis et réapprendre à vivre avec ses nouvelles capacités. « Un jour il m’a dit “Maman, j’accepterais jamais d’être un traumatisé crânien, mais j’apprends à vivre avec”. »
Sa force à travers cette épreuve, c’est son humour. « Il y a une chose qui est restée en moi et que je montre beaucoup, c’est ma facilité à rire. Peu importe les événements qui vont arriver, moi ça a été une bénédiction que j’ai cette facilité de rire. Sans ça je pense que j’aurais vraiment eu de la misère », a conclu Jonathan.
Désormais, Jonathan occupe ses journées grâce aux activités chez Servio, dont le chant qu’il apprécie particulièrement, des sorties entre amis, du sport et des moments en famille.
Dans l’entrevue vidéo ci-dessus, Jonathan et Nathalie se confient sur la réalité du quotidien après un traumatisme cranio-cérébral avec honnêteté et humour.
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