Entrevue exclusive
Maxime Bernier réagit à la candidature de Richard Lehoux en Beauce
Samedi dernier le 3 novembre, le chef du Parti conservateur du Canada, Andrew Scheer, était de passage à Saint-Elzéar pour présenter son prochain candidat dans la circonscription fédérale de Beauce. Un candidat dont l’objectif est de battre Maxime Bernier à la prochaine élection fédérale. Il s’agit de Richard Lehoux, qui a été maire de St-Elzéar durant 19 ans.
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M. Bernier a réagi officiellement à cette annonce dans une entrevue accordée à notre quotidien. Tout d’abord, Maxime Bernier dit ne pas du tout se sentir menacé par l’annonce de cette candidature. Il n'est pas non plus surpris par le choix du Parti conservateur qu’il a quitté en août dernier pour fonder sa propre formation, le Parti populaire du Canada. Selon M. Bernier, ce choix est parfaitement cohérent avec la nature des Conservateurs fédéraux.
« Je ne suis absolument pas surpris [par la décision du Parti conservateur]. Comme vous savez, tous les partis fédéraux à Ottawa défendent le cartel de l’UPA de la gestion de l’offre, et qui de mieux pour représenter le Parti conservateur que quelqu’un qui est 100 % d’accord avec le fait que les Beaucerons et les Canadiens doivent continuer à payer le double du prix pour leur poulet, leur lait et leurs œufs ? »
M. Bernier y revient toujours : le Parti conservateur défend « le cartel du lait » en défendant le système de la gestion de l’offre.
« M. Lehoux a été producteur laitier pendant 35 ans, il a donc bénéficié de ce système de cartel, et j’imagine qu’il va faire tout comme son chef : faire en sorte que ces gens-là gardent leurs privilèges. Moi, ce que je vais faire, c’est que je vais travailler pour l’ensemble des consommateurs beaucerons », a affirmé M. Bernier en entrevue.
Maxime Bernier en fait vraiment son cheval de bataille : le Parti populaire parlera d’immigration et de nombreux autres sujets, mais tout porte à croire que l’abolition de la gestion de l’offre apparaitra comme sa proposition phare. Tous les propos de son chef vont dans ce sens.
« Pour moi, c’est le Robin des Bois à l’envers : on taxe les plus pauvres et on donne ça aux riches producteurs sous gestion de l’offre. Comme vous le savez, les Beaucerons ont seulement à traverser Jackman, dans le Maine, pour faire une petite épicerie et acheter du lait, du poulet et des œufs. Une douzaine d’œufs aux États-Unis, c’est 0,99 $ US (1,35 $ CAN), alors qu’ici on paye 3,00, $ 3,60 $, voire 4,00$ pour une douzaine d’œufs. »
Sur un autre sujet, les médias ont appris récemment que les organisateurs du Parti populaire auraient à signer une déclaration les engageant à ne pas « embarrasser la formation politique ». Une nouvelle qui a notamment été partagée par Radio Canada. Maxime Bernier relativise l’ampleur de cette pseudo-controverse.
L'importance des réseaux sociaux
Le député beauceron dit seulement vouloir s’assurer que ses bénévoles adhèrent pleinement aux valeurs de son parti, sans lui nuire via les réseaux sociaux… En effet, depuis quelques années, un certain nombre de blogueurs et de journalistes s’emploient activement à « faire les poubelles » des gens impliqués en politique, tentant de traquer leurs moindres et faits et gestes sur les réseaux sociaux. Certains des faits relevés peuvent remonter à plusieurs années.
Durant la dernière campagne électorale québécoise, c’est la candidate du Parti québécois, Michelle Blanc, qui s’est retrouvée au centre d’une controverse suite à la publication de messages jugés inappropriés sur les réseaux sociaux, en particulier sur Twitter. L'ancien chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, avait été forcé de faire une mise au point pour défendre sa candidate.
« Les gens qui sont sur nos associations de comté, on doit s’assurer que ces gens-là, ce sont des gens sérieux, qui nous aident à bâtir le parti. Et ce sont des bénévoles aussi, donc ce qu’on demande aux gens, c’est donc de nous autoriser à faire des recherches sur leurs antécédents criminels, antécédents sur Facebook et les réseaux sociaux. Donc on est très sérieux par rapport à ça. »
Soulignons que le Parti populaire du Canada compte déjà 110 organisations de comté sur l'ensemble du territoire canadien. Il compte aussi déjà 32 000 membres. Alors que le Québec représente 22 % de la population canadienne, 22 % des membres du Parti populaire viennent aussi de la Belle Province.

